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Une chancelière en remplace une autre

Keystone

La Suisse a une nouvelle chancelière fédérale. La démocrate-chrétienne (PDC) Corina Casanova a été élue mercredi dès le premier tour, par 124 voix sur 244 bulletins valables.

Elle succède à la radicale (droite) démissionnaire Annemarie Huber-Hotz, qui a occupé ce poste pendant huit ans.

Corina Casanova devient ainsi la deuxième femme à diriger la chancellerie de la Confédération. 64 suffrages se sont portés sur l’UDC (droite nationaliste) Nathalie Falcone-Goumaz et 52 sur le radical Markus Seiler, les deux autres candidats en lice.

L’UDC subit ainsi un nouvel affront, après l’éviction de son ministre de la Justice Christoph Blocher.

Une fois son élection acceptée, la native du canton des Grisons a remercié l’Assemblée fédérale de sa confiance et assuré qu’elle allait s’engager pleinement dans sa nouvelle charge dès le 1er janvier.

Elle a notamment souligné l’importance de valeurs telles que la démocratie, la liberté et le respect des minorités. Multilingue, elle s’est exprimée lors de son discours dans les quatre langues nationales, dont le rhéto-romanche, sa langue maternelle.

Vice-chancelière

Corina Casanova, 51 ans, est depuis août 2005 vice-chancelière de la Confédération. Licenciée en droit de l’Université de Fribourg, elle a d’abord travaillé comme avocate dans les Grisons, notamment dans le cabinet de l’ancien président du Tribunal fédéral Giusep Nay.

Avant d’être embauchée par les Services du Parlement en 1992, elle a été pendant quatre ans déléguée du Comité international de la Croix-Rouge en Afrique du Sud, en Angola, au Nicaragua et au Salvador. Elle a été engagée en 1996 dans l’état-major de Flavio Cotti, alors ministre des Affaires étrangères, où elle est restée d’abord comme conseillère personnelle de Joseph Deiss puis comme secrétaire générale adjointe du département.

Avant Corina Casanova, la Suisse a connu douze chanceliers depuis 1848. Neuf d’entre eux étaient radicaux. L’hégémonie du parti à ce poste a été interrompue en 1943, avec l’élection d’un catholique-conservateur (ancêtre du PDC). C’est désormais la troisième fois que le PDC accède à la Chancellerie fédérale.

Celle-ci est revenue à une seule reprise au parti socialiste, en 1981. Malgré sa montée en puissance continue depuis plusieurs années, l’UDC, quatrième parti gouvernemental et première force électorale à l’heure actuelle, n’a jamais occupé cette charge.

swissinfo et les agences

La Chancellerie est la plus ancienne des institutions administratives de la Confédération. Elle a été fondée en 1803, soit 45 ans avant la naissance de l’Etat fédéral, au lendemain de la réforme imposée par Napoléon Bonaparte aux Confédérés.

La Chancellerie dispose d’un effectif de 250 collaborateurs. Elle est chargée d’assister l’exécutif dans la coordination et la planification de ses activités, elle collabore à la préparation des séances du Gouvernement et garantit la communication des décisions prises par le Conseil fédéral.

Plusieurs gouvernements de pays européens connaissent une fonction analogue à celle du chancelier de la Confédération helvétique. Ainsi, la France dispose d’un secrétaire de cabinet et en Allemagne c’est un chef d’office de la Chancellerie qui est chargé de cette tâche. Rares sont cependant les pays dans lesquels le ou la titulaire de cette fonction est désigné par les députés du Parlement, comme c’est le cas en Suisse.

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