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Annonce sur Jérusalem: «une entrave à la paix» pour la Suisse

Jérusalem
Jérusalem, ville trois fois sainte, pour le meilleur et pour le pire. Keystone

A l’instar de nombreux pays, la Suisse estime que la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël est «une entrave à une paix juste et durable reposant sur une solution négociée à deux Etats». Une perspective sur laquelle Donald Trump maintient le flou.

La neutralité de la Suisse ne l’empêche pas de se prononcer quand le droit international est menacé, en particulier les Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. C’est le sens de sa prise de position exprimée dans un communiquéLien externe ce jeudi:

«La Suisse considère que la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale de l’Etat israélien constitue une entrave à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens reposant sur une solution négociée à deux Etats. La Suisse a pris note que le statu quo sur les lieux saints à Jérusalem sera respecté.

La Suisse rappelle que la décision unilatérale des Etats-Unis n’affecte en rien l’applicabilité du droit international humanitaire – en particulier de la quatrième Convention de Genève de 1949 – et des droits de l’homme au Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.»

Dans son discoursLien externe prononcé mercredi, le président Donald Trump a justement maintenu cette question dans le flou: «Les actions d’aujourd’hui – reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël et annonçant la relocalisation de notre ambassade – ne signifient pas une rupture par rapport à l’engagement ferme des États-Unis de faciliter la conclusion d’un accord de paix durable. Les États-Unis continuent de ne prendre aucune position sur les questions relatives au statut définitif. Les frontières spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem font l’objet de négociations sur le statut final entre les parties. Les États-Unis ne prennent pas position sur les frontières.»

Reste que pour beaucoup, le discours de Donald Trump constitue une provocation à hauts risque, tant le statut de Jérusalem et le symbole que constitue la ville trois fois sainte est sensible, comme le rappelleLien externe la RTS:

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Au micro de la RTSLien externe, Pascal de Crousaz – fin connaisseur du conflit israélo-palestinien et chargé de cours à l’institut d’études globales de l’Université de Genève – évalue les conséquences possibles de la déclaration américaine. «Ce que tous les présidents américains depuis cinquante ans s’étaient bien gardés de faire, quitte à aller à l’encontre des demandes du Congrès, Donald Trump l’a fait avec une certaine jubilation», a-t-il souligné. 

Côté palestinien, l’affaire est entendue, selon le spécialiste: «La question de Jérusalem est peut-être la seule qui permet de faire l’unité des Palestiniens, qui sont chroniquement divisés. C’est la seule question sur laquelle les diverses factions se retrouvent un tant soit peu.»

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L’avenir dira si Donald Trump a définitivement enterré la «solution à deux Etats», déjà bien mal en point.

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