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Vingt-quatre heures sans raids aériens à Alep

Le régime de Damas a déclenché en septembre une vaste offensive visant à reprendre les quartiers rebelles d'Alep (archives). KEYSTONE/AP www.kp.ru/ALEXANDER KOTS sda-ats

(Keystone-ATS) La métropole syrienne d’Alep connaît depuis 24 heures un répit dans les raids aériens après la suspension par la Russie de ses frappes, rapportent mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des secouristes. Mais les combats se poursuivaient au sol.

Les affrontements se déroulent “sur plusieurs fronts aux abords des quartiers rebelles, notamment dans la Vieille ville”, avec des tirs d’artillerie du régime et des roquettes lancées par les rebelles, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’ONG basé en Grande-Bretagne.

“Grâce à Dieu, il n’y a pas d’avions dans le ciel en ce moment”, a indiqué de son côté à l’AFP Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des Casques blancs à Alep, ces secouristes en zone rebelle.

“Mais il y a encore des tirs d’artillerie et de roquettes”, a-t-il ajouté. Selon lui, “les gens ont encore peur car ils ne font pas confiance au régime et à la Russie”.

A la recherche de nourriture

Moscou, principal allié de Damas, a annoncé mardi l’arrêt des raids de son aviation ainsi que celle du régime sur la partie rebelle de la deuxième ville de Syrie. Cette suspension intervient avant l’entrée en vigueur d’une “trêve humanitaire” également annoncée par Moscou et qui devrait permettre en principe l’évacuation de civils et de rebelles qui le désirent des quartiers Est de la métropole.

Mardi, profitant du répit dans les frappes, les habitants de la partie rebelle sont sortis à la recherche de nourriture, de plus en plus rare dans ce secteur assiégé depuis pratiquement trois mois.

La “pause humanitaire” prévue jeudi à 08H00 locales (07H00 suisses) doit durer huit heures, selon l’annonce de Moscou, qui a qualifié de geste de “bonne volonté”, alors que Washington s’est dit sceptique.

Les 250’000 habitants des quartiers Est, aux mains des rebelles depuis 2012, sont soumis depuis le 22 septembre à un déluge de feu des aviations russe et syrienne, le régime de Damas ayant déclenché une vaste offensive visant à reprendre Alep.

Des hôpitaux ont été visés au cours de cette campagne et des pays occidentaux comme la France ont dénoncé des “crimes de guerre”. Une “réunion de travail” sur la Syrie est en outre prévue entre les présidents français et russe François Hollande et Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel mercredi soir à Berlin.

Chasser les “terroristes” d’Alep

Dans une interview à la télévision alémanique SRF, le président Bachar al-Assad réaffirme que les forces pro-gouvernementales ont l’obligation constitutionnelle de “protéger les civils ” et d’évincer les terroristes d’Alep”.

“Mais comment pouvez-vous les protéger quand ils sont sous le contrôle des terroristes ? (…) Nous devons attaquer les terroristes, cela va de soi”, ajoute-t-il dans cet entretien enregistré mardi et dont un extrait a été diffusé mercredi sur le site de la SRF.

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