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Yémen: des raids aériens font un carnage à Sanaa

La capitale yéménite Sanaa est régulièrement sous le feu des raids de la coalition arabe. Cette fois, le bilan s'annonce particulièrement lourd (archives). KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) Plus de 100 personnes ont été tuées et des centaines blessées samedi dans la capitale yéménite Sanaa, selon les rebelles houthis. Elles ont été victimes de raids aériens attribués à la coalition arabe dirigée par Ryad, qui tente de chasser les rebelles.

“Le bilan est très lourd: plus de 520 blessés et plus de 100 martyrs”, a annoncé le porte-parole du ministère de la Santé, Tamim al-Chami, sur la chaîne de télévision des rebelles Al-Masirah.

Ce bilan “risque de s’alourdir”, a-t-il ajouté, en citant “des restes humains carbonisés” et non identifiés sur le lieu de l’attaque et “plusieurs personnes portées disparues”. Peu de temps auparavant, un haut responsable du ministère de la Santé, Nasser al-Argaly, avait fait état de 82 morts et 534 blessés.

Sur une foule en deuil

Les raids ont visé une salle publique où de nombreuses personnes étaient réunies dans l’après-midi. Elles venaient présenter leurs condoléances pour la mort du père du “ministre de l’Intérieur”, Jalal al-Rouichène, a indiqué Sabanews.net. Un énorme incendie s’est déclaré dans le bâtiment, qui s’est effondré, ont indiqué des habitants.

Les rebelles houthis se sont emparés de Sanaa il y a plus de deux ans. Ils sont combattus par la coalition arabe, alliée du gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Maire de Sanaa tué

Le maire de Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les personnes tuées, a indiqué la chaîne de télévision des rebelles Al-Masirah. Les rebelles n’ont pas précisé si M. Rouichène ou d’autres personnalités étaient présentes au moment de l’attaque.

Le général Jalal al-Rouichène avait été nommé ministre de l’Intérieur par le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Il est resté en poste après que les Houthis ont conquis Sanaa en septembre 2014.

La coalition nie son implication

Le gouvernement yéménite a dû fuir le pays après la prise de Sanaa par les rebelles. Il tente aujourd’hui de regagner le terrain perdu avec l’appui de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite voisine.

La coalition a nié samedi soir toute implication dans ces raids aériens. Dans un communiqué, elle a affirmé qu’elle n’avait pas mené d’opérations militaires sur le lieu du drame et que “d’autres causes” devraient être considérées.

Dans son communiqué, la coalition a affirmé avoir, “dans le passé, évité de tels rassemblements, qui n’ont jamais été la cible” de ses opérations militaires. Mais elle a déjà été accusée par des organisations de défense des droits de l’Homme de commettre des “bavures” en touchant des secteurs civils dans ses raids.

Le Conseil politique suprême, mis en place récemment par les Houthis et leurs alliés, les partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, a appelé les Yéménites à participer dimanche matin à une manifestation devant le bureau de l’ONU à Sanaa. Ils entendent protester contre “les crimes de guerre” de la coalition.

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