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Yémen: le CICR attend un engagement sur son personnel international

Robert Mardini ne veut pas spéculer sur le retour des collaborateurs internationaux du CICR au Yémen qui ont dû quitter ce pays (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le CICR attend des “engagements” de “toutes les parties” avant de pouvoir faire revenir au Yémen les 71 employés internationaux qu’il a décidé de retirer. Cette décision n’est pas liée à la possibilité d’une augmentation des violences à al-Hodeidah.

“Nous ne disposons pas du niveau de sécurité dont nous avons besoin”, a dit mardi devant la presse le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Robert Mardini. L’organisation travaille avec des acteurs dans ce pays, dont les Houthis, et dans d’autres pour tenter d’obtenir les conditions à un retour.

Elle a besoin de garanties “crédibles” et “robustes” pour son personnel. Des engagements ont été reçus mais doivent pouvoir être vérifiés et doivent venir de “toutes les parties”. Une fois ce souhait satisfait, “nous sommes prêts à nous redéployer et même à considérer une extension” de l’assistance, dit M. Mardini, qui s’est rendu en mai sur place, sans spéculer sur quand le CICR fera son plein retour dans ce pays.

Après l’assassinat fin avril de l’un de ses employés, les conditions étaient difficiles ces dernières semaines. “La menace était réellement présente”, dit M. Mardini. Et elle n’est pas liée à la situation d’al-Hodeidah sur laquelle il ne veut pas spéculer. Le CICR a été actif “pendant les pics” des violences dans plusieurs villes dont Sanaa ou Aden, fait remarquer le directeur régional.

Politique de Maurer sur le privé défendue

A al-Hodeidah, le CICR continue de travailler malgré l’absence de personnel international. “Il est difficile de dire” comment les violences vont changer mais il répète l’importance de maintenir ouverts les sites cruciaux que constituent le port de cette ville et l’aéroport de Sanaa pour l’acheminement de l’aide.

Le départ des 71 collaborateurs a réduit l’assistance que l’organisation peut apporter dans le pays. Là aussi, M. Mardini ne peut évaluer l’impact pour la population.

Plus largement, celui qui quitte fin juin son mandat pour représenter l’organisation à l’ONU à New York souligne une période “triste” et “tragique” dans toute la région dont il est responsable. Le dispositif du CICR a été multiplié par trois en six ans et il constitue désormais 30% des ressources financières et du capital humain de l’institution. Près de 400’000 civils ont été tués.

Il défend aussi la politique du président Peter Maurer de rapprochement avec le secteur privé ou le Forum économique mondial (WEF), controversée auprès de certains membres du CICR. Celle-ci a “certainement aidé” pour discuter de l’aide dans la partie du Yémen contrôlé par le gouvernement soutenu par la coalition menée par l’Arabie saoudite.

M. Mardini souhaite apporter son expérience de la région aux discussions politiques à New York. Pour que les pays s’accordent davantage sur le besoin d’honorer le droit international humanitaire (DIH). Mais l’organisation ne peut pas proactivement lancer des initiatives comme une suspension du droit de veto au Conseil de sécurité pour les cas de violations.

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