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«La 5e Suisse mérite une place au Parlement»

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Les élections fédérales approchent. Après les présidents des trois partis bourgeois, swissinfo a organisé cette semaine des tchats avec ceux des deux grands partis de la gauche.

Les questions ont porté essentiellement sur la campagne électorale, le changement climatique et la représentation (lacunaire) de la Cinquième Suisse au Parlement.

Au plus fort de la campagne électorale, swissinfo a donné l’occasion aux Suissesses et Suisses de l’étranger de poser leurs questions directement aux présidents des cinq principaux partis politiques.

Après les trois partis bourgeois, le Parti radical-démocratique (PRD), l’Union démocratique du Centre (UDC) et le Parti démocrate-chrétien (PDC), cette semaine a vu le tour du Parti socialiste suisse (PS) et des Verts.

Ruth Genner, présidente écologiste, a surtout répondu à des questions portant sur sa manière d’intégrer les thèmes environnementaux dans la campagne. Des thèmes repris par la plupart des autres partis cette année.

«C’est une confirmation de nos idées, a répondu Mme Genner. Mais cela suffit pas. Nous devons tous travailler ensemble si nous voulons freiner le réchauffement climatique.»

Pour les socialistes également, l’environnement est un thème important, a affirmé leur président Hans-Jürg Fehr. «C’est l’un des thèmes majeurs de la campagne électorale. En tout cas pour le PS.»

Gouverner avec ou sans l’UDC?

Les questions ont aussi porté sur l’élection du Conseil fédéral en décembre. Au cas où ils obtiendraient un siège gouvernemental, les Verts excluent toutefois de gouverner avec le conseiller fédéral UDC Christoph Blocher.

«La formule magique n’a plus cours, a indiqué Ruth Genner. Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités au sein du collège fédéral.» Mais pas question de le faire aux côtés de Christoph Blocher. «Nous sommes favorables à une concordance qualitative.»

Hans-Jürg Fehr voit les choses différemment. Il estime que le PS peut survivre avec Blocher au Conseil fédéral: «Nous respectons la liberté de vote du Parlement. Ce n’est pas une raison suffisante pour quitter le gouvernement.»

La socialiste ne se laisse pas ébranler par la menace de l’UDC de quitter le Conseil fédéral si son chef de file n’y était pas réélu. «Nous y étions avant Blocher. Actuellement nous y sommes avec Blocher et nous y resterons sans Blocher.»

Même si un parti devait s’en aller, «le Conseil fédéral resterait un gouvernement multipartite». Si l’UDC devait passer dans l’opposition, ce serait «sa propre décision, je n’aurais rien contre», dit encore le président du PS.

De son côté, Ruth Genner a également répondu à cette question sur le départ de l’UDC dans l’opposition. «Cela ouvrirait de nouvelles perspectives à la Suisse, jusqu’à ses relations au sein de l’Europe.»

Que faites-vous pour la 5e Suisse?

Beaucoup de ‘chatteurs’ ont, bien sûr, voulu savoir ce que les deux partis de gauche comptaient faire pour les Suisses de l’étranger.

«Nous nous engageons dans plusieurs domaines qui ne connaissent pas les frontières: l’abandon du nucléaire, la politique de paix, l’approvisionnement énergétique à long terme, a répondu Ruth Genner. Je suis favorable à la création d’un arrondissement électoral spécifique pour les Suisses de l’étranger.»

Hans-Jürg Fehr, lui aussi, souligne l’engagement de son parti pour la Cinquième Suisse. Il estime qu’il faudrait lui réserver des sièges au sein du Conseil national (Chambre basse). «Une motion déposée par notre parti est actuellement pendante. D’autre part, nous nous opposons à la fermeture de consulats suisses en Europe.»

Questions personnelles

Le public a aussi profité de l’occasion pour poser des questions plus personnelles. Voici par exemple la réponse de Hans-Jürg Fehr à propos des loisirs: «Je n’en ai pratiquement plus. Pendant la campagne, je travaille entre douze et quatorze heures par jour.»

Même type de réponse de Ruth Genner: «Je n’ai plus de temps libre mais, si possible, je fais encore un peu de sport.»

swissinfo

Le conseiller national schaffhousois est né en 1948 à Rheinklingen (Thurgovie).

Après des études en histoire, il a travaillé comme enseignant, puis comme rédacteur et éditeur.

Le socialiste a commencé sa carrière politique au parlement municipal de Schaffhouse, puis au cantonal, avant de se faire élire au Conseil national.

Il est président du PS depuis 2004 et est membre du syndicat Comedia.

Née en 1956 à Schaffhouse, la conseillère nationale écologiste a suivi des études d’ingénieure à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

En 1987, elle a participé à la création des Verts zurichois.

Après avoir siégé de 1987 à 1997 au Parlement zurichois, elle a été élue au Conseil national en 1998 et y a été réélue en 2003.

De 2001 à 2003, elle a co-présidé le parti écologiste suisse avant d’en devenir la présidente en 2004.

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