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«La culture est à un tournant»

Christiane Langenberger, présidente de la Commission de la culture de la Chambre haute. Keystone

Christiane Langenberger, représentante radicale (droite) au Conseil des Etats (sénat), estime que la culture est à une époque charnière.

Pour la présidente de la commission de la culture de la Chambre haute, il faut faire de l’ordre sans mélanger le domaine opérationnel de la stratégie.

swissinfo: Comment analysez-vous le remue-ménage qui agite le monde culturel depuis quelques temps?

Christiane Langenberger: Nous nous trouvons clairement face à de nouvelles perspectives. Tous les milieux de la culture sont un peu bouleversés par le besoin de concurrence, d’efficacité et de qualité ainsi que des changements d’habitudes de la population.

Nous avons constaté que la culture suscite un certain intérêt et qu’elle est très dispersée entre les deux ministères impliqués. Il s’agit de mettre de l’ordre et de se donner les moyens d’unifier la politique culturelle suisse à l’intérieur et à l’extérieur.

Il y a des «doublons», certes, mais certainement des complémentarités nécessaires selon les tâches qui incombent aux ministères concernés. C’est donc une question de coordination pour continuer de gérer la culture avec les moyens financiers à disposition.

swissinfo: Une fusion entre Pro Helvetia et l’OFC est-elle envisageable?

C. L.: Actuellement, tout est très ouvert, mais il est nécessaire de préserver l’indépendance. Si, au niveau stratégique, certaines options peuvent être prises au niveau politique, dans un ministère ou un autre, au niveau de l’opérationnel, je crois qu’on ferait beaucoup de mal.

Prenez l’exemple des musées suisses. Ceux qui dépendent de l’OFC doivent, pour engager du personnel ou régler le moindre problème de gestion, s’adresser à Berne. Mêler ainsi le stratégique et l’opérationnel, c’est ingérable.

C’est pourquoi nous étudions la création d’une fondation en matière de muséologie, qui, comme Pro Helvetia, serait financée par le parlement mais bénéficierait d’une grande indépendance.

Je m’étonne donc qu’on veuille d’un côté créer une fondation pour les musées suisses et, dans le même temps, fusionner Pro Helvetia dans l’OFC. C’est totalement incohérent et cela mérite une réflexion de fond. L’arrivée d’un nouveau directeur à l’OFC sera l’occasion de revoir tout cela de fond en comble.

swissinfo: Seriez-vous favorable à ce qu’un unique patron chapeaute toute la culture suisse?

C. L.: Mais c’est le rôle de la direction de l’OFC. Mais cela ne veut pas encore dire que tout doit être administré à partir de cette office.

Ce qui compte, c’est de séparer la gestion opérationnelle et la stratégie de la culture.

swissinfo: L’élaboration de la nouvelle loi sur la culture est en panne…

C. L.: Ce n’est pas étonnant car la question est tellement complexe. Il s’agit de faire de l’ordre sans appauvrir la culture.

D’autre part, la situation financière est en train de tout compliquer car il y a beaucoup moins d’argent pour des domaines qui en réclament davantage et voient fondre leurs moyens, comme le cinéma.

Interview swissinfo, Isabelle Eichenberger

Christianne Langenberger, représentante radicale (droite) du canton de Vaud au Conseil des Etats (Chambre haute).
Présidente de la commission pour la culture de la Chambre haute.

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