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«La fracture numérique est aussi sociale»

En décembre prochain, Genève accueillera le sommet mondial sur la société de l’information.

Cheville ouvrière du sommet, la Suisse souhaite qu’il débouche sur des mesures concrètes qui faciliteront l’accès à l’information dans le monde entier.

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue vendredi à Bienne dans le cadre de la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information, le directeur de l’Office fédéral de la Communication (OFCOM) remarque «qu’une majorité de la population mondiale ne peut pas utiliser les technologies de l’information».

Une situation à laquelle le Sommet du mois de décembre tentera de remédier. Et l’OFCOM de multiplier les exemples. D’après les estimations de l’Office, on ne trouve qu’un téléphone pour 200 personnes dans les pays émergents.

Des disparités énormes

Au Bangladesh, le prix d’un ordinateur équivaut à huit années du salaire moyen. Et si le coût d’une connexion internet constitue 1,2% seulement d’un salaire mensuel pour un américain, il correspond à 278% de ce même salaire pour un Népalais.

«En cas d’échec, le fossé qui existe entre Nord et Sud ira croissant. Un phénomène qui ne sera pas sans répercussions sur l’évolution des échanges commerciaux», souligne Marc Furrer.

En tant que moteur du Sommet, la Suisse veut faire prendre conscience de l’importance croissante que les technologies de l’information et de la communication (TIC) prendront à l’avenir. A l’instar de celle du développement durable après le Sommet de Rio en 1992.

«Ce sommet donne à la Suisse l’occasion de prouver qu’elle est capable de s’attaquer à des sujets difficiles alors qu’elle vient seulement d’adhérer à l’Organisation des Nations-unies», explique Marc Furrer.

«En tant que pays organisateur, elle doit jouer le rôle d’un catalyseur, par exemple entre la société civile et les gouvernements», poursuit le directeur de l’OFCOM.

Des actes concrets

Mais pour les initiateurs du Sommet, il est extrêmement important de déboucher sur un plan d’action concret, en plus du dialogue et des explications qu’il suppose entre tous les acteurs concernés.

«Bien évidemment, la déclaration qui terminera le Sommet ne va pas changer le monde. Tout ce que j’en attends, c’est qu’elle soit concrète et dotée de moyens financiers suffisants», conclut Marc Furrer.

Réponse à Genève du 10 au 12 décembre, puis en Tunisie, dans le courant de l’année 2005 pour le second sommet d’ores et déjà agendé.

swissinfo et les agences

– Le premier sommet mondial sur la société de l’information se déroulera en deux temps.

– La première partie se déroulera à Genève du 10 au 12 décembre 2003 et la seconde en Tunisie dans le courant de l’année 2005.

– L’objectif du Sommet est de donner un cadre à l’avènement de la société de l’information et de réduire les inégalités d’accès à l’information, entre Etats et au sein des Etats.

– En tant que nouveau membre des Nations-Unies, la Suisse trouve ainsi l’occasion de prouver qu’elle peut s’attaquer à des thèmes complexes.

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