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«Oui» au milliard de cohésion, «oui» aux allocations

Pratiquement la moitié du milliard de cohésion ira à la Pologne. Keystone

Berne et Bruxelles saluent le «oui» à l'aide aux pays de l'Est. Pour le gouvernement suisse, il constitue «une contribution solidaire à une Europe stable et sociale».

Quant à l’harmonisation des allocations familiales, décrite comme un «compromis acceptable», elle devrait entrer en vigueur au plus tard le 1er janvier 2009.

Avec ce «oui» à la Loi sur la coopération avec l’Europe de l’Est, la Suisse confirme la voie bilatérale. Elle montre qu’elle entend continuer d’assumer son rôle de partenaire solidaire et fiable. Cet engagement contribue au succès de la collaboration avec l’Union européenne, dit en substance la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey.

Le gouvernement ne pourra pas libérer l’argent sans autres. Le Parlement doit encore donner son aval, en examinant deux projets de crédits-cadre, lors des sessions de printemps et d’été 2007, précise la ministre de l’Economie Doris Leuthard, qui souligne les avantages du oui pour l’emploi et pour la place économique suisse.

De leur coté, la Commission européenne et les nouveaux Etats membres de l’Union saluent le verdict du peuple suisse. Avec leur vote, «les Suisses ont montré la volonté de prendre leurs responsabilités pour la paix en Europe ainsi que pour le développement économique et social dans les nouveaux Etats membres», affirme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux relations extérieures.

«Les électeurs suisses ont compris» qu’un oui au milliard de cohésion est également dans leur intérêt, renchérit le président de la Commission José Manuel Barroso.

Score serré malgré tout

Ainsi, malgré les critiques de l’Union démocratique du centre (droite dure – UDC) concernant le financement du milliard, 53,4% des Suisses ont accepté que la Confédération dénoue les cordons de sa bourse pour les dix nouveaux membres de l’UE.

Les Vaudois sont les champions du oui, avec 61,5% d’avis favorables. Ils sont talonnés par les cantons-frontière traditionnellement les plus europhiles, à savoir Bâle-Ville, Genève et le Jura, avec des scores un peu supérieurs à 60%.

Neuchâtel (58,8%) et Fribourg (55,8%) acceptent le projet un peu plus timidement. Les Valaisans ferment la marche, avec 51,5% d’avis positifs. A Berne, le taux d’approbation atteint 55,3%

La Suisse alémanique est en revanche partagée. Le oui s’impose dans le nord-ouest, ainsi qu’à Zurich, Zoug et Lucerne. Le score y oscille entre 50,2% en Argovie et 57% à Zurich.

Mais, comme lors des deux précédents scrutins européens, le non l’emporte en Suisse centrale et orientale, ainsi qu’au Tessin. Ce canton (62,9% d’avis négatifs) fait partie du trio qui rejette le milliard le plus nettement, avec Glaris et Schwytz.

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Petits pas

Concernant les allocations familiales, la victoire du «oui» est nettement plus marquée: 68%. Ce qui permet à Pascal Couchepin, ministre de l’Intérieur, en charge des affaires sociales, d’exprimer lui aussi sa satisfaction.

Pour lui, le succès de ce «compromis acceptable» montre qu’en matière sociale, il «ne faut pas mener des révolutions mais avancer à petits pas» et s’assurer à chaque fois du soutien populaire.

La nouvelle loi devrait entrer en vigueur au plus tard en janvier 2009. D’ici là, les cantons devront revoir leurs législations. Ils ne seront pas tenus d’en rester au minimum légal (200 francs par enfant jusqu’à 16 ans, puis 250 pour les jeunes en formation jusqu’à 25 ans) et pourront prévoir des allocations de naissance et d’adoption.

La palme aux Jurassiens

Parmi les cantons, seul Appenzell Rhodes-intérieures a dit «non», à 54,5%. D’autres parties de la Suisse centrale se sont montrées réticentes: Nidwald et Glaris n’ont adopté le projet que du bout des lèvres, par 50,3%.

Les autres cantons alémaniques ont fait preuve de plus d’enthousiasme, avec des pointes de plus de 70% à Bâle-Ville et Lucerne. La palme des plus fervents adeptes de l’harmonisation revient aux Jurassiens, avec 83,7% de «oui».

Ils sont suivis par les Tessinois, les Vaudois, les Fribourgeois et les Neuchâtelois, tous à plus de 75%. A Genève, 68,3% des citoyens dit «oui».

En Valais, canton le plus généreux en matière d’allocations, le taux d’acceptation a atteint 64,7%. A l’opposé, Berne, qui n’octroie aujourd’hui que 160 francs mensuels par enfant, a approuvé le projet à 73,1%.

swissinfo et les agences

Loi sur l’aide aux pays de l’Est: 1’158’442 oui, 1’010’255 non, accepté à 53,4%
Harmonisation des allocations familiales: 1’480’350 oui, 697’736 non, accepté à 68%
Participation: 44,9%

La Suisse aide les pays d’Europe de l’Est depuis 1990. Jusqu’ici, elle y a injecté près de 3,5 milliards de francs. Objectif: soutenir la démocratie et l’économie.

En mai 2004, dix nouveaux Etats ont rejoint l’UE, avec laquelle la Suisse a conclu deux paquets d’accords bilatéraux. L’UE a invité la Suisse à soutenir financièrement ses nouveaux membres, ce que le parlement a accepté de faire au début de l’année.

L’aide sera divisée en tranches de 100 millions et allouée sur dix ans. Près de la moitié de cette somme est destinée à la Pologne.

En Suisse, le montant des allocations familiales est fixé par les cantons. Il varie fortement d’un canton à l’autre.

La proposition d’harmoniser le système et de fixer des minima au niveau national remonte à une initiative parlementaire déposée il y a 15 ans déjà.

En 2004, le syndicat Travail.Suisse avait lancé une initiative populaire qui demandait une allocation minimale de 450 francs par mois et par enfant.

Le Parlement a adopté un contre-projet à l’initiative. Il prévoit 200 francs par mois et par enfant pour un enfant jusqu’à 16 ans et 250 francs pour un jeune en formation jusqu’à 25 ans. Suite à ces propositions, Travail.Suisse a retiré son initiative.

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