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«Une petite armée aux grands idéaux»

Deux gardes présente le drapeau de la plus petite armée du monde à Benoît XVI. Keystone

Benoît XVI a reçu vendredi en audience privée les 30 nouveaux membres de sa garde suisse. Comme le veut la tradition, ceux-ci ont prêté serment ce 6 mai.

La plus petite armée du monde connaît cependant un problème. Elle peine à recruter parmi les minorités latines de Suisse.

Les nouvelles recrues et leurs proches ont été reçus en audience privée par le nouveau pape à 11h00. Cette audience a précédé la traditionnelle prestation de serment des nouveaux gardes.

Dans un discours tenu dans les trois langues nationales, Benoît XVI a salué «l’esprit» de cette «petite armée aux grands idéaux». Parmi ces derniers, il a cité la solidité de la foi catholique, une fidélité inébranlable et un amour profond pour l’Eglise et le vicaire du Christ, la persévérance dans les petites comme les grandes tâches du service quotidien, le courage, l’humilité, l’humanité.

«Le motif de votre engagement peut avoir été différent pour chacun de vous: du goût de l’aventure, en passant par l’envie de faire quelque chose de vraiment différent, jusqu’au noble désir de servir l’Eglise et le pape et par là d’approfondir votre foi en venant à Rome», a poursuivi le Saint Père.

Trop peu de latins

En début de matinée, les gardes avaient pris à part avec leurs familles à une messe dans la basilique Saint Pierre. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que les nouvelles recrues ont prêté serment dans la cour San Damaso.

La cérémonie s’est tenue en présence notamment de Mgr Leonardo Sandri, substitut de la secrétairerie d’Etat, de plusieurs cardinaux et du commandant de corps Luc Fellay, chef des forces terrestres suisses.

Les nouveaux gardes prêtent serment en prononçant une formule dans leur langue maternelle. Et cette année, le français n’a été entendu que trois fois, alors que 25 recrues ont prêté serment en allemand, une en italien et une en romanche.

Il faut remonter à 1998 pour observer un recrutement plus faible que cette année côté romand. Une situation qui préoccupe Jacques Babey, président de l’Association des anciens gardes suisses. «Cela ne reflète pas du tout la proportion entre Suisses alémaniques et romands à l’échelle suisse», analyse-t-il.

Pour M. Babey, les francophones sont rebutés par la discipline stricte exigée au Vatican. Il rappelle toutefois qu’un passage à la garde suisse confère un diplôme d’agent de sécurité fédéral.

Une armée de la Renaissance

Les gardes suisses – célèbres pour leur hallebarde, leur uniforme bleu et or et leur casque au plumet rouge cramoisi – sont chargés d’assurer la garde des cérémonies, d’aider au bon fonctionnement des institutions du Vatican et d’aider à la protection du souverain pontife.

Le pape Jules II a fondé le corps des gardes suisses en 1506 parce qu’il avait été impressionné par le courage et la bravoure des mercenaires suisses.

La prestation de serment a toujours lieu un 6 mai, date anniversaire du 6 mai 1527, quand 147 gardes furent tués au combat pour protéger le pape Clément VII lors du «sac de Rome» par les troupes de l’empereur germanique Charles Quint.

swissinfo et les agences

L’effectif maximum de la garde suisse est de 110 membres
Pour être garde, il faut être suisse, catholique, avoir moins de 30 ans et mesurer 1,74 mètre au minimum
Les recrues doivent être célibataires, mais peuvent se marier par la suite
Les hallebardiers gagnent 1800 francs par mois
L’engagement est de deux ans au minimum

– La garde suisse a été ébranlée par un drame en 1998.

– Le vice-caporal Cédric Tornay avait abattu le commandant Alois Estermann et son épouse avant de se suicider. Le caporal entretenait de mauvais rapport avec son supérieur. Le fait de ne pas avoir reçu la médaille Bene Merenti avait été la goutte qui avait fait déborder le vase.

– Cette version des faits résulte de l’enquête officielle.

– Toutefois, plusieurs thèses – non vérifiées – parlent d’interventions extérieures dans ce crime.

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