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‘Vitus’ remporte le Prix du cinéma suisse 2007

'Vitus' raconte l'histoire d'un enfant prodige à la manière d'une fable. Keystone

Non nominé mardi aux Etats-Unis pour l'Oscar du meilleur film étranger, le film de Fredi M. Murer s'est vu décerné mercredi l'Oscar suisse à Soleure.

Proclamé pour la dixième année consécutive, le palmarès honore par ailleurs deux acteurs genevois: Jean-Luc Bideau et Natacha Koutchoumov.

Le jury a salué en ‘Vitus’ un film «débordant de sensibilité et d’humour». Dans cette «oeuvre aboutie et luxuriante», le réalisateur explore «avec humanité les nombreuses facettes d’une fable», soulignent les jurés.

Depuis sa sortie en Suisse alémanique il y a un an, ce long-métrage a réalisé plus de 200’000 entrées. Il vaut aujourd’hui à son auteur un prix d’un montant de 60’000 francs.

A noter que le film s’est également vu décerner samedi le Prix du public de ces 42es Journées cinématographiques de Soleure.

Acheté par une trentaine de pays, en particulier par les Etats-Unis, il sortira le 28 février dans les salles de Suisse romande.

Le prix du meilleur documentaire, également doté de 60’000 francs, revient à ‘Das kurze Leben des José Antonio Gutierrez’ de Heidi Specogna. La cinéaste y retrace l’existence d’un soldat tombé en Irak. «Elle parvient à inscrire ce destin dans le contexte social et historique actuel», souligne le jury.

Deux Romands honorés

Sur huit récompenses décernées, seules deux honorent des Romands. Jean-Luc Bideau rafle le prix du rôle principal pour le personnage qu’il incarne dans ‘Mon frère se marie’ du Vaudois Jean-Stéphane Bron. Quant à Natacha Koutchoumov, elle obtient le prix du rôle secondaire dans ‘Pas de panique’, un téléfilm de Denis Rabaglia.

«Jean-Luc Bideau dessine un personnage de comédie avec une palette haute en couleurs mais aussi teintée de mélancolie qui fait de ce père déboussolé une figure empathique et parfois même un peu tragique», estime le jury. Le lauréat s’est vu remettre un chèque de 15’000 francs.

La même somme revient à Natacha Koutchoumov. Le jury l’a distinguée pour la discrétion de son jeu et sa grande précision. Dans le téléfilm elle joue une jeune femme souffrant d’une peur viscérale des contacts physiques.

Une première pour un scénario

Le prix du court métrage revient à ‘Feierabend’ de Alex E. Kleinberger. Avec peu de moyens, le film aligne un maximum d’effets comiques, commente le jury. Quant au prix du film d’animation, il a été attribué à ‘Wolkenbruch’ de Simon Eltz, qui met en scène deux adolescents qui se chamaillent.

Enfin le Prix spécial du jury récompense le travail d’ensemble dans ‘Nachbeben’ de Stina Werenfels. Remis pour la première fois, le prix du meilleur scénario a été décerné à ‘Das Fräulein’ de Andrea Staka.

Tapis rouge et paillettes

Pour la 10e édition des Prix du cinéma suisse, les organisateurs ont voulu créer un événement médiatique. A cause du froid, les invités sur leur trente-et-un ont néanmoins dû presser un peu le pas sur le tapis rouge conduisant à la salle des réjouissances.

Outre les personnes nommées pour l’un des prix, la cérémonie a réuni plus de 500 invités, dont d’anciens lauréats. Des personnalités du cinéma, de la politique, parmi lesquelles le conseiller fédéral Pascal Couchepin, et de l’économie suisse y assistaient.

swissinfo et les agences

Le Prix du cinéma suisse, attribué pour la première fois en 1998, est la plus importante distinction décernée à des productions helvétiques de différentes catégories.

La cérémonie de remise des prix a lieu chaque année en janvier.

Elle est organisé par l’Office fédéral de la culture, en partenariat avec Swiss Films, SRG SSR idée suisse, le Festival international du Film de Locarno, le Festival ‘Visions du réel’ de Nyon et les Journées cinématographiques de Soleure.

Les récompenses pour le meilleur film de fiction et le meilleur documentaire sont dotées chacune d’un montant de 60’000 francs.

Le président du jury, composé de sept membres, est cette année Charles Lewinski, auteur de séries télévisées et écrivain.

L’année 2006 sera marquée d’une pierre blanche dans l’histoire du cinéma suisse.

L’an dernier, les films helvétiques ont presque atteint les 10% de part de marché (précisément 9,6%), contre 5,9% en 2005.

Les productions suisses arrivent ainsi au deuxième rang au niveau du nombre d’entrées, derrière les indétrônables films américains (60%). Elles sont suivies par les films français (8,7%), britanniques (8,3%) et allemands (6%).

Deux films – ‘Grounding’ qui raconte les derniers jours de la compagnie aérienne Swissair et ‘Die Herbstzeilosen’ – ont chacun approché le seuil des 400’000 entrées. ‘Vitus’ et ‘Handyman’, une comédie, ont été vus par plus de 200’000 spectateurs.

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