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2001 – Le temps, pourquoi et comment? La tyrannie du ciel

Le soleil, notre première référence en matière temporelle. Keystone

Cette fois, on y est! Dans la nuit de dimanche à lundi, nous basculerons dans un nouveau siècle et un nouveau millénaire. Et plus banalement dans un nouveau jour, une nouvelle semaine, un nouveau mois. A propos, c'est quoi tout cela?


Et d’abord, pourquoi n’entrons-nous dans le 3e millénaire que maintenant, alors que tout le monde en parlait déjà abondamment l’année dernière?

Il faut se souvenir que l’an 0 n’existe pas… Il y a l’an 1, il y a l’an -1, mais la chronologie chrétienne ne compte en fait aucune année 0. On considère que l’an 100 achève le 1er siècle, et que le 2e siècle ne commence qu’en 101. Idem pour le changement de millénaire: l’an 2000 achève le 2e, l’an 2001 inaugure le 3e.

Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois, les années, les siècles, les ères… Tout cela a l’air clair, et pourtant, rien n’est simple. A part quelques évidences.

A commencer par celle-ci: en matière de temps, les hommes ne sont pas libres. Au-dessus d’eux, un grand plafond, clair ou sombre en alternance. A tel point que pendant longtemps, le genre humain a cru que les astres avaient été créés par les dieux à cette double fin: lui offrir de la lumière, et rythmer son existence. Sur ce sujet, l’Ancien testament n’a donc fait qu’entériner cette conception des choses.

Le ciel nous tyrannise. En ce qui concerne les choses importantes, en tout cas. Les aspects secondaires, il les laisse à l’homme. Ainsi les longueurs, les distances… On peut compter en mètres, en yards, en toises, personne ne pourra affirmer qu’une mesure est plus valable qu’une autre. Simple question de convention.

Il en va tout autrement en matière de temps: pendant une certaine période, il fait nuit. Pendant une autre période, il fait jour, et même si ces périodes varient en fonction du lieu et de l’époque, on ne peut rien changer à cette alternance. Même chose pour le cours des saisons, qui sont constantes dans une région donnée…

Il y a donc deux mesures avec lesquelles l’homme ne peut transiger: la première, c’est le jour (pas dans le sens de «journée», mais le jour avec ses deux faces, diurne et nocturne). L’autre, c’est bien entendu l’année, qui correspond au temps qu’emploie la planète Terre pour effectuer sa rotation autour du soleil… Durée exacte: 365,422 jours.

Une durée que Jules César, puis le Pape Grégoire XIII, ont essayé d’approcher le plus possible avec ces remarquables approximations nommées «calendrier julien», puis «calendrier grégorien», celui que nous employons aujourd’hui encore.

Le jour et l’année nous sont ordonnés par le soleil. Les mois par la lune. Et même si pendant fort longtemps, nos lointains ancêtres ont décompté le temps principalement grâce aux cycles lunaires, force est de constater que la lune n’est pas très fiable: la durée de son cycle varie entre 29 jours 6 heures et 29 jours 20 heures environ…

D’ailleurs nos mois ne coïncident pas précisément avec les lunaisons. Ce qui n’empêche pas les amérindiens, tahitiens, musulmans, et, dans une certaine mesure, juifs, de vivre en fonction de calendriers lunaires.

Mais hormis ces données, en matière de temps, rien qui ne soit incontestable… On s’en convaincra demain.

Bernard Léchot

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