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A Davos, les «altermondialistes» sont satisfaits

La plupart des ONG estiment que la pression de la rue est plus que jamais nécessaire. Keystone

Les ONG réunies autour du Public Eye on Davos tirent un bilan positif de leur contre-forum. Elles minimisent l'impact de la manifestation avortée de samedi.

pour les ONG, l’essentiel, c’est que leurs idées continuent d’avancer.

«Il est intéressant de constater que Klaus Schwab lui-même – (patron du World economic forum) – a parlé de la nécessité de régulation internationale pour les multinationales».

Selon Lara Cataldi de la Déclaration de Berne, ce point de vue commence également à être accepté par certaines entreprises.

«Elles réalisent que vu la concurrence, il est très difficile d’adopter seul des règles de conduite en matière sociale et environnementale».

Lara Cataldi estime également que le gouvernement suisse a montré lors de cette édition davantage de sensibilité aux idées défendues par les ONG.

Pour son collègue Matthias Herfeld, les gouvernements doivent en tous les cas arrêter de «légitimer la destruction du monde par les grandes compagnies. Elles doivent ainsi reconsidérer leur participation au WEF».

Une manifestation gâchée

De fait, ce message aurait passé avec plus de force si la manifestation de la gauche helvétique avait atteint ses objectifs.

Lara Cataldi ne peut que constater la fracture issue de la manifestation avortée et de ses suites violentes à Berne.

«Mais j’espère que ces divisions vont se résorber. Car nous luttons pour les même causes», souligne Lara Cataldi.

Un espoir que partage également Laurent Goetschel, président de la Fondation suisse pour la paix. «L’Open forum de Davos (co-organisé avec le WEF) n’aurait pu se faire sans la pression de la rue».

«Si une manifestation constructive avait pu avoir lieu samedi à Davos, cela n’aurait pu que renforcer notre position et celles des ONG».

Patrice Mugny ne va pas par quatre chemins. Le coprésident des Verts suisses attribue la responsabilité du fiasco de samedi, d’abord, aux forces de l’ordre.

«A priori, j’étais agacé par l’intransigeance de l’extrême gauche concernant les contrôles de la police», reconnaît Patrice Mugny. «Mais, dit-il, j’ai constaté sur place que la police a cherché à casser la manifestation».

Des manifestations nécessaires

Quoi qu’il en soit, la plupart des ONG estiment que la pression de la rue est plus que jamais nécessaire pour faire avancer les causes défendues par les «altermondialistes».

Selon Lara Cataldi, peu d’ONG croient en effet à la seule bonne volonté des entreprises.

«Nous voulons donc imposer une régulation sociale et environnementale pour le monde entier. Et ce, à travers les Etats ou des organisations internationales aussi puissantes que l’OMC», affirme-t-elle.

Quant aux méthodes utilisées pour se faire entendre, elles sont au cœur des débats qui agitent l’ensemble du mouvement des «altermondialistes».

Pour autant et à l’instar de la présidente du parti socialiste Christiane Brunner, Patrice Mugny ne croit pas à l’éclatement de ce mouvement.

swissinfo, Frédéric Burnand, Genève

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