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A Goumois, les recherches continuent contre vents et marées

L'eau qui envahit la grotte est le principal ennemi des sauveteurs Keystone

Les sauveteurs se sont relayés toute la nuit de jeudi à vendredi pour tenter d'atteindre le groupe de huit jeunes Suisses coincés depuis mercredi soir dans une grotte à Goumois. Progression rendue très aléatoire par les trombes d'eau qui continuent à se déverser sur cette région du Jura.

«C’est quitte ou double mais on n’abandonne pas». Harassé, visiblement inquiet, Jean-Luc Fabre, sous-préfet du Doubs est déjà venu deux fois vendredi matin – à 5 heures et à 7 heures – informer les journalistes sur l’avancement de ses hommes dans la grotte du Bief-Paroux.

Jeudi soir, le ciel semblait vouloir se montrer plus clément et le soleil a même fait une timide apparition sur le petit village de Goumois, à cheval sur la frontière franco-suisse. Mais les pluies ont repris en seconde partie de nuit et vendredi matin, ce sont des trombes d’eau qui s’abattent sur la région.

Cette eau qui envahit la grotte par infiltration dans les fentes de la montagne est le principal ennemi des sauveteurs. Les motopompes en évacuent désormais 1200 m3 par heure et le niveau a déjà baissé de deux mètres, «mais il faudrait le faire baisser encore de deux mètres pour que nous puissions vraiment explorer le fond de la grotte», admet Jean-Luc Fabre.

En agrandissant le boyau à la dynamite et au marteau-piqueur, les sauveteurs sont parvenus à 30 mètres d’une première chambre où le groupe en détresse aurait pu trouver refuge. Mais rien ne permet d’affirmer que les jeunes Suisses ne sont pas encore 300 mètres plus loin, dans la chambre qui marque le fond de la grotte.

Depuis le début des opérations, aucun contact n’a pu être établi avec eux et si personne n’ose le dire ouvertement, l’espoir de les retrouver vivants après près de 40 heures dans l’obscurité, sans vêtements chauds et les pieds, voire plus, baignant dans une eau à cinq degrés diminue d’heure en heure.

Parallèlement à leur progression dans le boyau, les sauveteurs tentent également de percer une seconde galerie d’accès. «Mais cette stratégie est aléatoire», reconnaît Jean-Luc Fabre.

«Nous n’avons progressé que de six mètres et nous sommes subitement tombés sur de la roche très dure. Normalement, nous ne sommes plus qu’à quatre mètres d’une galerie parallèle qui peut nous amener dans la grotte, mais personne ne connaît vraiment ce terrain, explique le sous-préfet».

C’est donc un jour blafard qui se lève sur Goumois. Dans les quelques cafés du village, autour de l’église où sont massés les studios mobiles des télévisions et à l’entrée du «village» des sauveteurs, qui barre la route d’accès à la grotte, tout le monde attend…

Marc-André Miserez, Goumois

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