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A l’ONU, la Suissesse Carla Del Ponte dresse un bilan macabre

Carla del Ponte lors d'une visite sur les charniers du Kosovo, en juin de cette année. Keystone / AP Photo / Visar Kryeziu

Le Tribunal pénal international pour l´ex-Yougoslavie a terminé sa campagne d´exhumation des cadavres au Kosovo. La procureure du TPI Carla Del Ponte s´en est expliqué à l´ONU. Le dossier à charge contre Slobodan Milosevic pourrait s´alourdir.

C’est une comptabilité macabre qu’a livré, mardi, l’ancien procureur général de la Confédération, Carla Del Ponte, au Conseil de Sécurité de l’ONU. Au terme de deux saisons d’exhumations, les 300 experts et légistes du bureau du procureur, en grande partie des spécialistes mis à disposition par un grand nombre de gouvernements, ont exhumé 4000 corps entiers et 258 parties de cadavres.

Ces victimes ont été retrouvées dans 429 charniers sur les 876 répertoriés par le Tribunal sur le territoire du Kosovo. Rien que pour l’année écoulée, les experts ont fouillé 278 sites et exhumés 1577 corps, dont 58 pour cent ont été formellement identifiés.

Pour autant, ceci ne constitue pas le bilan final des victimes au Kosovo. L’an dernier, Carla Del Ponte affirmait rechercher 11 334 disparus. Mais le Tribunal n’a pas pour vocation de retrouver tous les morts. Les limiers du TPI concentrent exclusivement leurs efforts sur les exactions commises dans le cadre des enquêtes lancées par Carla Del Ponte.

Les travaux d’exhumation permettent de corroborer les témoignages, et de prouver qu’il y a bien eu un plan systématique d’assassinats. Par ailleurs, si les légistes démontrent que certains charniers ont été déplacés, cela prouverait qu’il y a eu volonté de cacher les crimes.

A ce jour, la procureur du TPI mène au moins quatre enquêtes au Kosovo. L’une concerne Slobodan Milosevic, accusé de crimes contre l’humanité pour son rôle au Kosovo. Récemment, Carla Del Ponte confiait aux médias son espoir de voir l’acte d’accusation de l’ex-dictateur, requalifié en génocide et même élargi à la Bosnie-Herzégovine et à la Croatie. Elle s’intéresse également de très près à quatre autres collaborateurs e Milosevic. Enfin, une dernière investigation concerne de possibles exactions commises par l’UÇK, l’armée de libération du Kosovo.

Alain Franco

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