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A Taïwan, un petit coin de paradis rejette les jeux d’argent

A moins de 100 km à l'ouest de l'île principale de Taïwan, l'archipel de Penghu, au coeur du détroit la séparant de la Chine, compte 100'000 habitants. Il est une destination prisée des touristes et des tortues de mer (archives). KEYSTONE/AP/WALLY SANTANA sda-ats

(Keystone-ATS) Les habitants de l’archipel de Penghu, petit coin de paradis au large de Taïwan, ont refusé à une écrasante majorité par référendum d’autoriser les casinos. La question divise les Taïwanais à l’heure de l’essoufflement économique.

A l’exception des loteries officielles, les jeux d’argent sont proscrits sur l’essentiel du territoire taïwanais. Seules les petites îles au large peuvent autoriser les casinos, mais à certaines conditions, parmi lesquelles l’assentiment de leur population.

Cette disposition avait été prise en 2009, ouvrant une brèche dans l’interdiction – auparavant formelle – des tables de jeux et bandits manchots à Taïwan. Un référendum organisé samedi à Penghu a confirmé que la chance n’est pas encore au rendez-vous pour les casinotiers. Le camp du non l’a emporté par 81,1% des voix, selon les parties en présence.

Tourisme et écologie

Les partisans des jeux d’argent faisaient valoir que les casinos étaient une source potentielle d’emplois et de boom touristique alors que l’économie taïwanaise traverse une période de stagnation.

De l’autre côté, leurs adversaires s’inquiétaient notamment de l’impact environnemental d’un afflux de touristes, de la pression sur les écosystèmes que généreraient, entre autres, détritus et eaux usées.

A moins de 100 km à l’ouest de l’île principale de Taïwan, l’archipel de Penghu, au coeur du détroit la séparant de la Chine, compte 100’000 habitants. Il est une destination prisée des touristes et des tortues de mer.

Ils mettaient aussi en doute la viabilité des casinos. Ils rappelaient qu’à Macao l’industrie des jeux a souffert pour se réinventer et encaisser la moralisation et la lutte anticorruption en Chine, de même que le ralentissement économique du puissant voisin.

Deuxième fois

C’est la deuxième fois que Penghu dit non aux casinos. Un premier référendum avait été organisé en 2009.

Taïwan et la Chine vivent un destin séparé depuis 1949, lorsque les nationalistes du Kuomintang s’étaient réfugiés sur l’île après la victoire des communistes sur le continent.

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