Adidas: le bénéfice net trimestriel s’évapore de 95%
(Keystone-ATS) L’équipement sportif allemand Adidas a fait état lundi d’un bénéfice net au premier trimestre de 2020 en diminution de 95% sur un an, en raison de la chute des ventes entraînée par la crise sanitaire.
Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 31 millions d’euros (33 millions de francs), en étant affecté par un fort recul des ventes lié aux fermetures de ses magasins dans le sillage de la pandémie du nouveau coronavirus.
Cette performance est nettement inférieure aux attentes du consensus interrogé par Factset, qui tablait sur un bénéfice de 177 millions d’euros.
En raison des incertitudes du moment, liées à la durée de fermeture de ses magasins, le groupe d’Herzogenaurach indique qu’il ne « peut toujours pas donner de perspectives (de résultats) incluant les effets pour l’année 2020 complète », selon un communiqué.
De janvier à mars, le chiffre d’affaires a reculé de 19% sur un an, à 4,75 milliards d’euros, la marque phare Adidas ayant reculé de 20%, plus que sa petite soeur américaine Reebok (-12%).
La Chine, d’ordinaire la locomotive du groupe, a vu en particulier ses ventes s’effondrer de 45%.
La société a dû fermer la grande majorité de ses magasins dans ce pays dès février, sur ordre des autorités, avant de pouvoir les rouvrir en mars, au moment où elle devait fermer ses magasins en Europe et en Amérique du Nord.
Alors que « plus de 70 % de ses magasins restent fermés dans le monde » et sans savoir comment va se dérouler le retour progressif à la normale, le groupe s’attend à « une baisse encore plus prononcée des ventes et des bénéfices » au deuxième trimestre 2020 qu’au premier trimestre.
Pour la période d’avril à juin, il s’attend désormais à ce que les ventes à taux de change constant soient « inférieures de plus de 40% » à celles du deuxième trimestre de 2019 de l’exercice et à un « résultat d’exploitation négatif ».
Le groupe dirigé par le Danois Kasper Rorsted a vu ses réserves en trésorerie diminuer de plus d’un demi milliard d’euros au premier trimestre. Il a obtenu en avril l’accord du gouvernement allemand pour un prêt d’urgence de 2,4 milliards d’euros à travers la banque publique KfW et plusieurs banques privées se sont engagées à lui prêter jusqu’à 600 millions , le tout étant destiné à garantir la liquidité.
Adidas a été dans ce contexte au centre d’une polémique après avoir annoncé renoncer au paiement des loyers de ses magasins fermés du fait des restrictions. Face au tollé, il a finalement fait machine arrière.