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Adolf Ogi et Giuliano Amato mettent fin à la brouille sur le Ticinogate

Giuliano Amato (à gauche) avec Adolf Ogi et Pascal Couchepin (au centre). Keystone

Accueilli, mardi à Berne, par le président de la Confédération Adolf Ogi, le président du Conseil italien Giuliano Amato a affirmé que le différend sur la lutte contre la contrebande de cigarettes n´était qu´un «malentendu».

La coutume n’a pas été entièrement respectée. En effet, au menu de leurs entretiens officiels, le Premier ministre italien Giuliano Amato, le président de la Confédération Adolf Ogi et le ministre des Finances Kaspar Villiger n’ont pas seulement abordé les traditionnels thèmes de discussion sur les rapports économiques bilatéraux, le dossier européen ou encore la situation internationale dans les Balkans ou au Proche-Orient.

Ils ont aussi abordé de façon directe la question qui fâche, le différend qui depuis plusieurs semaines embarrasse les deux pays à savoir la contrebande de cigarettes.

Depuis l’été le ministre italien des Finances, Ottaviano Del Turco, ne cesse en effet de reprocher publiquement à la Confédération son manque de décision dans la lutte contre les contrebandiers. «La Suisse doit se réveiller» a ainsi répété le ministre italien soulignant que «la contrebande va aujourd’hui de pair avec les trafics d’armes, de drogue, de clandestins, qui sont tous des trafics mortels».

Une prise de position à mettre en rapport avec le Ticinogate, c’est-à-dire l’arrestation à Zurich en mai dernier, sur requête de l’Italie, du trafiquant Gerardo Cuomo puis de son complice présumé, le juge tessinois Franco Verda.

Rome souhaiterait pouvoir aller plus loin et obtenir l’assistance judiciaire suisse en ce qui concerne la contrebande de cigarettes, ce que les normes helvétiques actuelles ne prévoient pas.

A son hôte italien, le conseiller fédéral Adolf Ogi a garanti que la collaboration judiciaire serait encore améliorée. «La Suisse ne tolérera aucun trafic sur son territoire» a-t-il souligné tandis que Giuliano Amato indiquait qu’il ne s’est agi que d’un «malentendu», que son ministre des Finances se rendra d’ailleurs prochainement en Suisse et qu’au bout du compte les relations entre les deux pays restaient «excellentes et amicales».

S’agissant des accords bilatéraux avec l’UE, Giuliano Amato s’est dit convaincu que le Parlement italien les ratifierait bientôt. Jusqu’ici, seule l’Autriche a formellement donné son feu vert. Berne espère qu’ils pourront entrer en vigueur le 1er juillet 2001.

Eric Jozsef, Rome

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