ADtranz se restructure : 750 emplois supprimés en Suisse

Le groupe allemand ADtranz, qui construit du matériel ferroviaire, va fermer ses sites de production à Pratteln et Zurich-Oerlikon d’ici à mai 2001. 750 des 1300 emplois en Suisse seront supprimés. Les syndicats se disent prêts à tout, même à la grève.

Le groupe allemand ADtranz, qui construit du matériel ferroviaire, va fermer ses sites de production à Pratteln et Zurich-Oerlikon d’ici à mai 2001. 750 des 1300 emplois en Suisse seront supprimés. Les syndicats se disent prêts à tout, même à la grève.

La fabrique de wagons de Pratteln (photo), dans le canton de Bâle-Campagne, est particulièrement touchée puisqu’elle emploie plus de 600 personnes. Un atelier de production sera aussi fermé à Zurich-Oerlikon, entraînant la perte de 150 emplois.

Le personnel n’a appris la fermeture des deux sites que jeudi vers 20h30, a affirmé le secrétaire général du syndicat Syna, Charles Steck. Les syndicats ont été informés une heure plus tard.

Cette nouvelle a provoqué la stupeur des employés. Lors d’une conférence de presse commune à Zurich, les représentants des syndicats SYNA, FTMH, SSEC et VSEM ont déclaré : «nous ne nous considérons plus tenus de respecter la paix du travail inscrite dans la convention collective de travail». Les organisations de défense des travailleurs estiment en effet que la direction a violé la convention collective et le code des obligations. Ces deux textes stipulent que les employés concernés doivent être informées à l’avance sur d’éventuels licenciements.

Il y a une semaine, la presse d’outre-Rhin dévoilait des plans de restructuration prévoyant la suppression par ADtranz d’au moins 15 pour cent des 23 600 employés de par le monde.

L’an dernier, ADtranz avait enregistré un déficit de 634 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 5,5 milliards. Mais contrairement au groupe, la filiale helvétique se trouve dans les chiffres noirs. De plus, les sites de production de Pratteln et de Zurich-Oerlikon ont du travail pour les 30 prochains mois.

Parmi les réactions, celles des CFF et de Schindler. Les Chemins de Fer Fédéraux regrettent énormément la décision d’ADtranz. Ils déplorent la perte d’un savoir-faire et d’un site industriel en Suisse. Ces restructurations n’affectent toutefois pas la politique des CFF en matière de matériel roulant. ADtranz doit leur livrer du matériel pour un montant de 1,2 milliard de francs. Il s’agit de 250 voitures Intercity à deux étages d’une valeur de 700 millions de francs, commandées en trois étapes entre 1994 et 1998, et de 24 trains à caisse inclinable pour un montant de 500 millions de francs.

Pour sa part, le spécialiste des ascenseurs Schindler, qui regrette la suppression de 750 emplois, veut vendre la participation de 10 pour cent qu’il détient dans ADtranz Suisse d’ici à 2003. Schindler avait cédé le site de production de wagons de Pratteln en 1997 au fabricant de matériel ferroviaire roulant ADtranz, propriété alors de Daimler et ABB.

Cette nouvelle restructuration se produit moins d’un an après l’intégration de ADtranz au groupe gemano-américain Daimler-Chrysler. En janvier dernier, le groupe électrotechnique helvético-suédois ABB avait vendu à Daimler-Chrysler sa participation de 50 pour cent dans ADtranz. La transaction portait sur 472 millions de dollars.

(SRI avec les agences)