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Affaire Menem: un marchand d’armes extradé

La Suisse autorise l'extradition vers l'Argentine d'un marchand d'armes franco-américain incarcéré à Genève depuis le mois de mai.

Buenos Aires a assuré que Jean-Bernard Lasnaud bénéficierait d’une procédure respectueuse des droits de l’homme.

C’est suite à un avis de recherche international lancé par Interpol Buenos Aires que le marchand d’armes de 60 ans a été appréhendé le 25 mai dernier à Genève, a rappelé lundi l’Office fédéral de la justice (OFJ).

Début juillet, Berne avait reçu une demande d’extradition de l’Argentine concernant ce franco-américain, dans le cadre des enquêtes menées à l’encontre de l’ex-président argentin Carlos Menem.

Exportation illicite d’armes

La justice argentine accuse Jean-Bernard Lasnaud d’avoir participé de 1991 à 1995 à des affaires d’exportation illicite d’armes de l’Argentine vers la Croatie et l’Equateur, des pays alors en guerre et sous embargo de l’ONU.

Selon Buenos Aires, il aurait détourné vers ces pays, à l’aide de documentation douanière falsifiée, du matériel de guerre destiné au Venezuela.

Le marchand aurait notamment négocié l’envoi en Equateur de 8000 fusils automatiques, la plupart inutilisables, et de tonnes de munitions. L’Equateur était à l’époque engagé dans la «guerre du Condor» avec le Pérou.

Trente jours pour recourir

Le Franco-Américain, qui semblait craindre pour sa vie s’il était livré à la justice argentine, a un délai de trente jours pour recourir au Tribunal fédéral contre son extradition.

A la demande de l’OFJ, Buenos Aires a fourni à Berne un certain nombre de garanties, dont celle que le détenu ferait l’objet d’une procédure pénale respectueuse des droits de l’homme, a indiqué l’Office dans un communiqué.

L’OFJ a relevé que les infractions reprochées au marchand d’armes constituent en Suisse une grave violation de la législation sur le matériel de guerre: la condition de la double incrimination étant remplie, l’extradition était dès lors possible.

L’ancien président Carlos Menem a été détenu pendant 167 jours l’an dernier pour sa responsabilité présumée dans le cadre de ce dossier. Il a été remis en liberté par la Cour suprême le 20 novembre, pour insuffisance de preuves.

L’ancien ministre de l’Economie, Domingo Cavallo, avait connu le même sort le 8 juin dernier, après 65 jours de détention dans une prison militaire.

swissinfo avec les agences

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