Des perspectives suisses en 10 langues

Allemagne: scandale après des maltraitances dans un foyer d’asile

(Keystone-ATS) La police allemande enquêtait après la publication de clichés qui font scandale en Allemagne. Elles montrent des cas de maltraitance dans un foyer de demandeurs d’asile, qui ont été comparés par le président de la police de Hagen à celles commises à Guantanamo.

Quatre employés de la société de sécurité privée SKI, opérant dans un centre de demandeurs d’asile de Burbach, dans l’ouest du pays, ont été arrêtés, et le contrat de leur employeur a été rompu. Les enquêteurs ont commencé à interroger des centaines de réfugiés parmi les 700 accueillis à Burbach, dans ce centre géré par une autre entreprise privée, European Homecare, pour tenter de savoir si d’autres faits de maltraitance avaient été commis.

Le scandale a débuté dimanche avec la publication d’une photo prise à l’aide d’un téléphone portable, entre le 10 et le 15 septembre, dans ce foyer situé à quelque 130 km de Cologne, en Rhénanie du nord-Westphalie.

Comparé à Guantanamo

Elle montre un homme, présenté comme un Algérien d’une vingtaine d’années, allongé sur le sol, les mains menottées. Deux agents de sécurité en uniforme apparaissent sur la photo, dont l’un a placé son pied sur le cou de l’homme à terre.

Leur visage a été flouté par la police mais selon le procureur général de Siegen (ouest) Johannes Daheim, « ils posent comme s’ils étaient fiers de ce qu’ils ont fait ».

« Ce sont des photos qu’on n’a vues jusqu’ici qu’à Guantanamo! », s’est emporté le président de la police de Hagen (ouest), Frank Richter. Le site internet de l’hebdomadaire « Der Spiegel » comparaît cette photo à celles de la prison d’Abou Ghraib en Irak, où des soldats américains avaient torturé et humilié des détenus irakiens.

Selon la télévision régionale WDR, des maltraitances ont également été commises dans un foyer de Essen (ouest). La chaîne affirme disposer du certificat médical d’un demandeur d’asile dans lequel sont décrites des blessures qu’il aurait subies.

Pas le moindre contrôle

L’organisation de défense des réfugiés Pro Asyl a condamné ces « maltraitances massives ». « Ces agents de sécurité de la société privée European Homecare n’ont pas subi le moindre contrôle » alors que l’Allemagne délègue la gestion de certains de ces foyers à des sociétés privées, a-t-elle dénoncé.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision