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Ancien procureur, Laurent Kasper-Ansermet expose

Laurent Kasper Ansermet a toujours aimé l'image. Keystone Archive

Laurent Kasper-Ansermet, magistrat genevois, expose des photos étonnantes à la galerie Charlotte Moser(*).

Son seul thème: les barreaux de fenêtres d’une usine désaffectée de Jingdeszhen, une ville chinoise autrefois célèbre pour ses porcelaines.

Mon procureur disparaît derrière l’artiste», «un travail très lyrique et dramatique», «une personnalité complexe, subtile et pleine de sensibilité». L’exposition de photos de l’ancien procureur de Genève, devenu depuis juge d’instruction puis magistrat à la Cour de justice, ne laisse apparemment pas les visiteurs indifférents.

Il n’est pourtant pas facile de séduire en n’offrant qu’un seul thème: des barreaux. Il est vrai que Laurent Kasper-Ansermet est coutumier du fait. Il y a deux ans, le petit-fils du célèbre chef d’orchestre suisse avait déjà consacré une exposition de photos à … une poubelle.

«Aujourd’hui, des programmes informatiques permettent à un particulier de jouer sur les formes, les couleurs, et de composer une image photographique comme le peintre un tableau», explique ce grand barbu de 56 ans.

Ecole de journalisme de Paris

L’ancien bras droit de Bernard Bertossa n’a pas passé sa jeunesse le nez enfoui dans d’épais livres de droit. Il voulait réaliser de grands reportages pour la télévision suisse. Il a d’ailleurs travaillé deux ans, en 1968 et 1969, comme assistant réalisateur à la TSR.

Puis, Laurent Kasper-Ansermet part en France, à l’Ecole supérieure de journalisme de Paris. Une formation complétée en Belgique à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et techniques de diffusion (INSAS) de Bruxelles.

Mais de retour sur les bords du lac Leman, le Genevois ne franchit pas la porte de la télévision romande. «Mon père a eu plusieurs galeries d’art, j’ai sans doute subi son influence en ouvrant à mon tour une galerie d’art contemporain, La Galerie Laurent à Genève», raconte-t-il.

Fenêtres aux verres brisés

Ce n’est finalement qu’en 1978, à l’âge de 32 ans, que celui qui se destinait au journalisme passe son diplôme de droit. Laurent Kasper-Ansermet a d’abord été avocat, avant de rejoindre la magistrature.

Souvent, au cours d’une interview, le magistrat se mettait à son tour à interroger le journaliste. «Et dans votre rédaction, vous ne cherchez pas un photographe?» Ce n’était donc pas totalement une boutade.

«En photographiant ces fenêtres avec des barreaux, aux verres brisés, consolidées par des bouts de bois et des chiffons, je redonne vie à ces ateliers abandonnés de Jingdezhen, derniers témoins ignorés d’une époque révolue», raconte le magistrat-photographe.

swissinfo, Ian Hamel

(*) «Jingdezhen», par Laurent Kasper-Ansermet, Galerie Charlotte Moser, 16, rue de l’Hôtel-de-Ville, à Genève.

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