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Archéologues suisses distingués en Grèce

Etre honoré par l'Université d'Athènes: le rêve de tout archéologue! Keystone Archive

Pierre Ducrey, directeur de l'Ecole suisse d'archéologie, a été nommé docteur honoris causa de l'Université d'Athènes. Son confrère Ernst Berger, directeur du Musée de l'Acropole de Bâle, a également été honoré pour son travail de conservation.

C’est en grande pompe que le professeur Pierre Ducrey a reçu jeudi la plus haute distinction de l’Université d’Athènes, le titre de Docteur honoris causa. “C’est le plus beau titre qu’un professeur puisse recevoir dans sa vie, commente ce professeur de l’Université de Lausanne, mais le recevoir de l’Université d’Athènes quant on est professeur d’histoire ancienne et que l’on vit en Grèce, c’est un rêve!”

Pierre Ducrey est professeur de l’Université d’Athènes depuis 1974 et directeur de l’Ecole suisse d’archéologie, la seule mission archéologique suisse à l’étranger depuis 1983. Il dirige également le réseau d’universités des capitales européennes, l’Unico, réseau auquel appartient Athènes.

L’Ecole suisse d’archéologie mène des fouilles sur le site d’Erétrie en Eubée depuis 1964. “C’est un site passionnant, souligne le professeur Ducrey, mais, ces deux dernières années l’équipe suisse a eu beaucoup de chance.”
Le responsable des fouilles, Stephen Smith, a mis à jour un bâtiment d’une extrême importance, “le temple du culte impérial”. Il a également découvert des fragments de sept statues plus grandes que nature qui témoignent de la présence d’empereurs dans ce bâtiment.

D’autre part, un autre archéologue suisse, Samuel Verdan, a découvert dans le site du sanctuaire d’Apollon, le plus grand sanctuaire du site d’Erétrie, un nouveau bâtiment en forme d’abside datant de 750 avant J-C avec du très beau matériel de céramique, ce qui est très important pour l’histoire de la ville.

Le programme de l’Ecole suisse est particulièrement chargé. Elle doit publier toutes ses découvertes, “aussi nous ferons appel à des jeunes Suisses afin qu’ils viennent nous aider”, a déclaré Pierre Ducrey. On prépare notre site pour 2004, l’année des Jeux Olympiques. Nous espérons présenter un ensemble de ruines et nous espérons publier un guide pour les 40 ans de l’Ecole suisse, qui tombent justement en 2004. Enfin, conclut le professeur Ducrey, nous ferons circuler à partir du printemps prochain une exposition unique de photos de Grèce de Valdemart Leona et Paul Collard, deux autres archéologues suisses.

Héritier des dossiers de l’Ecole française d’Athènes de Paul Collard sur Philippe de Macédoine, Pierre Ducrey prépare, avec une équipe de l’Université de Lausanne, une publication de plus de 1000 inscriptions en grec et en latin.

Les Suisses sont également présents sur le site de Petra, en Jordanie, où Stephen Smith mène des fouilles. L’Ecole suisse d’archéologie est en contact étroit avec les sept universités suisses qui enseignent l’archéologie classique. “Il faut que les jeunes Suisses s’engagent en Grèce où il y a des richesses inépuisables.”

Le professeur Ernst Berger, retraité, originaire de Bâle, est un archéologue suisse spécialiste de la sculpture ancienne grecque. Directeur du Musée de l’Acropole de Bâle, il y a réuni des moulages uniques au monde. Il a également été honoré pour ses travaux à propos de la conservation et de l’étude des sculptures de l’Acropole et du Parthénon. Gravement malade, Ernst Berger n’a pas pu se rendre à Athènes pour la cérémonie.

Angélique Kourounis, Athènes

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