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Arrestation d’un homme d’affaires suisse au Zimbabwe

Le directeur à Harare de la firme Newman Commodity - une société qui fait du négoce de matières premières sous le nom d’André SA - est accusé d'avoir trempé dans des affaires de corruption. Le ministre de l’Agriculture (photo d’archive) serait impliqué.

Le directeur à Harare de la firme Newman Commodity – une société qui fait du négoce de matières premières sous le nom d’André SA – est accusé d’avoir trempé dans des affaires de corruption dans lesquelles serait impliqué le ministre de l’Agriculture Kumbira Kangai (photo d’archive).

Dans la capitale zimbabwéenne, tout le monde l’appelle «Chris». Christian Fillipini, le représentant de la firme André, est certes plus connu à Harare pour sa vie nocturne que pour son commerce de céréales. Ses amis le décrivent comme un célibataire endurci, passionné de décapotables de luxe, et qui ne se lasse pas de la beauté des Miss Zimbabwe. Son arrestation, à la une du Herald, le quotidien officiel du parti unique, attirera sans doute cette semaine un peu plus de monde au Guetto Blues, le club de jazz qu’il possède.

Reste que l’homme est aujourd’hui sur la sellette. Près de trois millions de francs suisses manquent dans les caisses du bureau de commerce des céréales, l’organisme d’Etat, censé gérer l’import-export de grains. L’homme d’affaires suisse aurait vendu plus de 100 000 tonnes de maïs à cet organisme avant de le racheter, au tiers du prix, pour le réexporter vers le Malawi.

Un petit trafic qui serait passé inaperçu si ce fameux bureau des céréales n’était pas depuis plusieurs mois sous surveillance. Une commission d’enquête contre la corruption avait déjà permis d’arrêter plusieurs responsables zimbabwéens, dont le ministre de l’Agriculture en personne.

Au pouvoir depuis plus de vingt ans, Robert Mugabe, s’est mis dans la tête de faire le ménage à l’intérieur de ses rangs. A la veille des élections législatives, le président zimbabwéen est en sérieuse perte de vitesse. Et il est prêt à tout pour blanchir son image. Une chasse à la corruption qui a toutes les chances éclabousser d’autres expatriés.

Caroline Dumay

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