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Au Sri Lanka, un attentat «odieux»

Après l'assassinat, les forces de l'ordre engagées dans une chasse à l'homme... Keystone

La Suisse a condamné samedi «avec la plus grande fermeté» l'assassinat «odieux» du ministre sri lankais des Affaires étrangères, Lakshman Kadirgamar.

Alors que l’état d’urgence a été instauré au Sri Lanka, la Suisse espère que le processus de paix ne sera pas entravé par ce crime «absolument injustifiable».

Dans un communiqué, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) exprime sa «profonde consternation». Il espère que les responsables de ce meurtre seront rapidement identifiés et traduits en justice.

Le DFAE appelle par ailleurs les parties à mettre tout en oeuvre pour «conjurer une éventuelle escalade des tensions et pour garantir le respect de l’armistice» entre le gouvernement et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

Le communiqué ajoute que la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a exprimé sa tristesse et sa préoccupation après la disparition de son homologue.

Les deux ministres s’étaient rencontrés pour la dernière fois le 4 janvier à Colombo à l’occasion d’une visite de Mme Calmy-Rey après le tsunami qui avait durement touché la région le 26 décembre 2004.

La Suisse a été fortement impliquée dans le processus de paix au Sri Lanka.

Etat d’urgence et démenti

Le chef de la diplomatie sri lankaise Lakshman Kadirgamar, tamoul lui-même mais ferme adversaire des séparatistes tamouls, a été assassiné vendredi soir par des tireur embusqués à Colombo, poussant la présidence à déclarer l’état d’urgence pour une durée illimitée, donnant des pouvoirs très étendus aux forces de sécurité pour arrêter et maintenir en détention des suspects.

Lakshman Kadirgamar avait souvent déclaré publiquement qu’il pourrait être la cible des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), la guérilla séparatiste tamoule du Sri Lanka.

Pourtant, ceux-ci ont démenti fermement, samedi, toute implication dans l’assassinat.

Le gouvernement doit regarder «en son sein» pour retrouver les auteurs du meurtre parmi des forces tentant de saboter le processus de paix en panne depuis avril 2003, écrivent les LTTE dans un communiqué diffusé sur le site web tamilnet, proche des rebelles.

Tamouls de Suisse

La communauté tamoule résidant en Suisse est importante, forte d’environ 40.0000 personnes. Celle-ci a d’ailleurs réagi samedi avec des mots durs.

Selon Anton Ponjarah, président des organisations tamoules de Suisse, l’attentat contre le Ministre des affaires étrangères n’est pas un acte isolé, susceptible à lui seul de relancer la guerre civile

Anton Ponjarah rappelle que, au cours de ces derniers mois, des centaines de politiciens et d’intellectuels tamouls ont été tué. Derrière ces attentats se cacheraient selon lui l’armée ou l’un des groupes tamouls soutenus par Colombo.

swissinfo et les agences

La Suisse a été fortement impliquée dans le processus de paix au Sri Lanka.
La communauté tamoule en Suisse est forte d’environ 40.000 personnes.

– Le chef de la diplomatie sri-lankaise Lakshman Kadirgamar, un ferme adversaire des séparatistes tamouls, a été assassiné vendredi soir à Colombo.

– Suite à cet événement, la présidence sri lankaise à déclaré l’état d’urgence pour une durée illimitée.

– Les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) ont démenti samedi toute implication dans l’assassinat.

– La Suisse a condamné samedi «avec la plus grande fermeté» cet assassinat «odieux».

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