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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,

Malgré des demandes de plus en plus insistantes pour un retour à la normale, le Conseil fédéral a prolongé mercredi d’une semaine le semi-confinement imposé aux Suisses. Toute cette ambivalence entre indispensable protection sanitaire et nécessaire reprise économique domine notre sélection de l’actualité du jour.

Bonne lecture (et bonnes Fêtes de Pâques),

Intensivpflegeplatz
Le Centre hospitalier de Bienne a prévu des places supplémentaires en soins intensifs. Elles n’ont heureusement jusqu’à présents pas été nécessaires. zVg

On a de plus en plus l’impression d’être à la croisée des chemins dans la crise du coronavirus. D’un côté, des représentants de la politique et de l’économie, mais aussi une bonne partie de la population, réclament avec insistance un retour à la normale. De l’autre, le corps médical estime que ce n’est pas le moment de baisser la garde.

C’est ainsi que l’on peut actuellement régulièrement trouver dans les médias des interviews de médecins. Tous disent en substance la même chose: la situation économique est certes préoccupante, mais la santé doit passer avant les considérations financières.

La grande peur du corps médical, c’est qu’un relâchement conduise à une nouvelle vague de propagation du virus. Avec pour corollaire une saturation des hôpitaux qui a jusqu’à présent pu être évitée.

Pour l’heure, le gouvernement penche du côté de la prudence. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de prolonger le semi-confinement des Suisses durant une semaine supplémentaire, soit jusqu’au 26 avril.

Panneau touristique avec voitures en arrière-fond
sda-ats

Les inquiétudes autour d’une nouvelle vague d’infections sont provoquées par les circonstances. Vacances de Pâques, ciel bleu azur, températures dignes d’un mois de juin: tout incite à briser les règles du confinement.

Un petit rappel pour vous dire qu’en Suisse, ces règles ne sont pas aussi strictes que dans d’autres pays, comme la France. Ici, le confinement ressemble plutôt à un semi-confinement. Les autorités incitent la population à rester autant que possible à domicile, mais il n’est pas interdit de sortir. Ce qui est interdit, ce sont les rassemblements de plus de cinq personnes.

Mais comme le dit le dicton – tout à fait de circonstance – «mieux vaut prévenir que guérir». C’est la raison pour laquelle des autorités cantonales ou communales ont limité l’accès à plusieurs lieux de villégiature, afin d’éviter autant que possible les rassemblements et la promiscuité. C’est notamment le cas pour l’accès aux plages et aux bords de lacs.

Et pour les récalcitrants, la sanction peut être lourde. Fédéralisme oblige, les amendes ne sont pas partout les mêmes. Dans certains cas, se rassembler à plus de cinq peut coûter jusqu’à plusieurs centaines de francs.

  • Cet articleLien externe de RTS info rappelle que les rassemblements interdits peuvent coûter cher
  • Le Téléjournal de la RTS donne un exemple de la restriction d’accès à un site touristique: une île sur le lac de la Gruyère
  • Le Matin a lui aussi consacré un articleLien externe aux espaces publics qui seront fermés à Pâques
  • Les équipes de la RTS ont constatéLien externe que le traditionnel bouchon de Pâques au Gothard est évité

Avion de la compagnie Swiss au sol
sda-ats

En tout cas, s’il y a bien un endroit où il ne risque pas d’y avoir trop d’attroupements à Pâques, c’est bien dans les aéroports. En effet, l’aviation est l’une des victimes principales de la crise sanitaire.

Les aéroports sont pratiquement à l’arrêt et ressemblent à des villes fantômes. Un seul chiffre permet me mesurer l’ampleur de la catastrophe pour le secteur: la compagnie aérienne Swiss n’effectue actuellement plus que… 5% des ses vols initialement prévus.

Cette situation oblige les compagnies à des mesures drastiques. Ainsi, Lufthansa – qui est propriétaire de Swiss –, a annoncé vouloir se séparer de 60 appareils à long terme et fermer sa filiale Germanwings.

Le secteur aérien étant jugé stratégique, le gouvernement suisse a décidé d’apporter une aide temporaire aux compagnies basées sur son sol. Le secteur représente en effet 190’000 emplois et assure 1/3 des exportations et 1/6 des importations du pays. Mais cette aide est assortie de conditions, par exemple assurer uniquement le bon fonctionnement des infrastructures en Suisse.

Soldat sanitaire couché avec un masque de protection
sda-ats

Savez-vous qui l’on surnomme les «pompes à iode»? Il s’agit d’un sobriquet un peu condescendant que l’on utilise parfois à l’armée pour parler des membres des troupes sanitaires. Et il en existe bien d’autres que la correction m’empêche de citer ici… Mais – c’est peut-être juste retour des choses – la crise sanitaire actuelle représente un peu le «quart d’heure de gloire» de troupes injustement déconsidérées.

Beaucoup usent de métaphores guerrières pour parler de la lutte contre le coronavirus. Mais dans cette «guerre» sanitaire, les soldats les plus utiles ne sont ni pilotes, ni grenadiers, ni fusiliers. Non, ils font généralement partie de la logistique.

Les médias ne s’y sont pas trompés. Plusieurs reportages ont été récemment consacrés aux soldats sanitaires et aux membres de la protection civile qui prêtent main-forte aux hôpitaux. Mais aussi aux troupes du ravitaillement et aux services de la poste de campagne.

Plus généralement, l’armée a gagné en visibilité durant cette crise sanitaire. Bien des citoyens réalisent qu’au final, elle n’est peut-être pas totalement inutile. Reste à voir si tout cela se confirmera lors d’une prochaine votation sur un sujet militaire.

  • La poste de campagne, un élément essentiel pour maintenir le moral des troupes, comme le montre ce reportageLien externe du quotidien vaudois 24 heures
  • Exemple concret de l’engagement de l’armée et de la protection civile à l’Hôpital de Payerne dans un reportageLien externe du Matin
  • Le déploiement des troupes contre le coronavirus soulève quand même des critiques, comme le relèveLien externe RTS Info
  • Et l’armée restera toujours l’armée: c’est souvent courir pour attendre, comme en témoigne cet articleLien externe du quotidien Le Temps

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