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Aujourd’hui en Suisse


Suisses du monde, bonjour,

Vous connaissez le Sénégal? Une famille de Valaisans a été contrainte d’y faire une halte prolongée, pandémie oblige. Alors plutôt que de se morfondre, elle a décidé d’en faire son chez elle.

Le Valais toujours, mais d’un autre temps: celui où les femmes n’avaient pas encore le droit de vote. Et pourtant, un petit village d’irréductibles rebelles y avait organisé une votation illégale qui avait fait grand bruit.

A l’aune de la votation controversée sur le voile islamique, je vous propose également de vous intéresser aux musulmans et musulmanes de Suisse. Nous verrons aussi quels problèmes pose le manque de normes sur les réseaux sociaux.

Bonne lecture!

Familie Arnold mit Tochter Amira, Christelle und Stefan.
La famille Arnold, de Berne, va maintenant rester au Sénégal. ZVG

Ils devaient passer six mois au Sénégal. Ils y sont depuis maintenant près d’un an. Bloquée comme beaucoup par la pandémie mondiale, la famille Arnold s’est adaptée.

Grands voyageurs, habitués à passer l’été en Suisse dans la ville de Berne et l’hiver sur les routes d’Afrique, Stefan et Christelle Arnold et leur fille de cinq ans ne s’attendaient certainement pas à construire une maison au Sénégal lorsqu’ils ont quitté la Suisse pour l’Afrique en décembre 2019.

Via Gibraltar et le Maroc, à travers le Haut Atlas vers la Mauritanie et le Sénégal, la famille a traversé la Gambie jusqu’en Casamance, la région sénégalaise la plus au sud. Ils sont arrivés en mars. Puis le coronavirus a mis le monde entier à l’arrêt. En trois jours, les frontières du Sénégal se sont fermées.

Plusieurs fois, les Arnold ont craint pour leur sécurité, car on pensait alors que le virus était véhiculé par les Européens. Réfugiés dans un hôtel abandonné, le gardien de la propriété les a aidés à subsister. Puis ils ont trouvé refuge, avec d’autres Européens, chez une prêtresse française. Désespérément bloqués par les mesures sanitaires, ils ont décidé d’acheter un terrain et d’y creuser un puits. De fil en aiguille, ils se sont mis à y construire une maison, dans laquelle ils pensent désormais rester quelques années.

«Nous prenons notre situation comme un cadeau, parce que sans la Covid, nous n’aurions jamais trouvé notre paradis», conclut Stefan Arnold.

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Modéré par: Melanie Eichenberger

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Écrivez-nous pour nous dire où vous êtes et quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés actuellement.  Si vous êtes bloqué, inscrivez-vous sur l’application de voyage de la Confédération:  De l’article Le DFAE lance une nouvelle App pour aider les Suisses en voyage

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Frau bei der Wahlurne
Les 33 votes des femmes d’Unterbäch ont été invalidés par la suite. Keystone / Str

En 2021, la Suisse célèbre les 50 ans du droit de vote des femmes. Mais en 1957 déjà, les femmes du petit village d’Unterbäch en Valais ont voté. Bien entendu, leurs votes n’ont jamais été comptabilisés mais le geste a suscité un intérêt international.

L’objet de la rébellion? Une votation qui portait sur un service obligatoire pour les femmes. Interdites de vote, les premières intéressées ne pouvaient donc pas donner leur avis sur un sujet qui les concernait pourtant directement.

Alors maire de la commune d’Unterbäch, Paul Zenhäusern trouvait cette situation grotesque. Avec ses pairs du conseil municipal et grâce un esprit sérieusement en avance sur son temps, il a autorisé les femmes à s’exprimer dans les urnes. Sur 86 citoyennes, 33 ont osé se rendre au local de vote après le coucher du soleil, pour éviter les insultes d’habitants conservateurs.

Leur vote n’a jamais été dépouillé puisqu’il était irrecevable aux yeux de la loi, mais il a marqué les esprits et l’histoire du village à jamais. Germaine Zenhäusern, la fille de la première votante, regrette simplement qu’il ait encore fallu attendre 14 longues années pour que la Suisse accorde le droit de vote à ses citoyennes.

  • Découvrez l’histoire des femmes d’Unterbäch
  • Dans le reste du monde aussi, les femmes ont dû se battre pour obtenir le droit de vote
  • 1991, l’année où le dernier bastion masculin de Suisse est tombé

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Modéré par: Renat Kuenzi

Selon vous, qui devrait obtenir le droit de vote et l’éligibilité après les femmes? Pourquoi?

Les étrangers, les jeunes et les personnes gravement handicapées sont encore souvent exclus. Devraient-ils également être autorisés à voter? Ecrivez-nous votre avis!

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une femme voilée et sa fille
Copyright By Elisabeth Real

Sans la nommer explicitement, l’initiative populaire «oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» vise la burqa. La votation à venir met ainsi un coup de projecteur sur les populations musulmanes de Suisse. Tour d’horizon.

Avant les années 1960, les personnes de confession musulmane étaient marginales en Suisse. Depuis, leur part a augmenté, principalement entre 1990 et 2010, et tend désormais à se stabiliser. D’après l’Office fédéral de la statistique, environ 390’000 résidents de 15 ans et plus se déclarent musulmans en Suisse. Les statistiques de l’OFS montrent également que, parmi les différentes confessions, les musulmans sont les moins pratiquants.

Les communautés musulmanes de Suisse se caractérisent par une population jeune. Les pays des Balkans représentent actuellement la première région de provenance. Interrogé par la RTS, Christophe Monnot, chercheur à l’Institut de sciences sociales des religions de l’Université de Lausanne, indique que «ce sont d’abord des saisonniers qui sont venus en Suisse. Puis l’explosion de la Yougoslavie a poussé ces populations à se réfugier sur le territoire helvétique».

Les communautés islamiques se composent de plusieurs courants en Suisse, dont le principal est le sunnisme(85%), «assez classique et ouvert », selon le scientifique. On note également la présence de 7 à 10% de chiites provenant surtout d’Iran et d’Afghanistan. Avec le débat sur l’initiative dite «anti-burqa» se pose la question du fondamentalisme de la religion musulmane. Nul doute qu’un islam rigoriste existe en Suisse, selon les experts. Même si aucune enquête n’a été menée sur le sujet, il semblerait que leurs adeptes soient peu nombreux.

logos réseaux sociaux
Keystone / Christoph Dernbach

Pointée du doigt à de nombreuses reprises ces dernières années, l’influence et la portée sans précédent des réseaux sociaux peut se révéler néfaste. L’attaque du Parlement des États-Unis début janvier l’a démontré. Présidente de l’institut CyberPeace à Genève, Marietje Schaake plaide pour plus de normes et de transparence.

Le développement de réalités alternatives est en plein essor sur les réseaux sociaux. Pour les adeptes du mouvement conspirationniste QAnon, les négationnistes du réchauffement climatique ou de l’existence de la Covid-19, les plateformes telles que Facebook, Twitter et consorts offrent un lieu privilégié de discussions.

Marietje Schaake est présidente de l’institut CyberPeace à Genève et directrice des politiques internationales au centre de Cyber Policy de l’Université de Stanford. Spécialiste des défis sociaux et politiques sans précédent de l’ère numérique et de l’avenir de l’équilibre des pouvoirs entre les États et les entreprises technologiques, elle considère que «la problématique fondamentale de la transparence et de l’accès à l’information doit être abordée».

Elle plaide d’une part pour «des obligations claires et des normes édictées par les entreprises elles-mêmes», et d’autre part pour de «sérieuses sanctions en cas de non-respect», imposées par des organismes de surveillance qui auraient «la capacité de réellement mener des enquêtes et imposer des mesures». L’Union européenne travaillerait actuellement sur un certain nombre de propositions réglementaires. Affaire à suivre, donc.

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