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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses du monde,

La jeunesse étouffe. Les mesures de lutte contre le coronavirus pèsent lourd sur une génération qui a besoin des contacts sociaux pour se construire. Elle trouve d’autres chemins pour créer des liens, pour pallier l’ennui, le désespoir parfois. Dans les trains, les gares, les rues, certains rassemblements commencent à déborder.

La patience est mère de toutes les vertus, et il en faudra encore un peu. Des signaux encourageants commencent toutefois à poindre: le nombre de cas de Covid-19 et d’hospitalisations continue à baisser.

Bonne lecture,

© Keystone / Goran Basic

À un âge où les sorties et les contacts sociaux participent à la construction de l’identité, les jeunes souffrent des mesures de lutte contre le coronavirus. De plus en plus de débordements sont constatés, notamment à Zurich.

Échauffourées avec la police, violences, rassemblements dans les trains, les dérapages impliquant des jeunes en manque d’action sont de plus en plus courants. Même si cette génération est ultra connectée, «les échanges personnels restent fondamentaux», comme le souligne Lulzana Musliu de la fondation Pro Juventute. «Les jeunes construisent leur image de soi par l’interaction avec les autres», précise-t-elle.

«Chez nous il ne se passe rien, les rues sont vides. Ici, il y a du monde, la police, c’est drôle», explique une adolescente au journal Le Temps. Cette dernière a bravé le froid pour retrouver ses amis à Stadelhofen, gare secondaire de Zurich. L’endroit est devenu un pôle d’attraction depuis que la police est intervenue pour mettre fin à une agression homophobe, le premier week-end de février.

«Avec la fermeture de la plupart des lieux de rencontre, les jeunes se retrouvent plus souvent dans la rue, sans adulte pour jouer le rôle de régulateur. Ils s’ennuient. Les frustrations s’accumulent», explique un travailleur social. Ce dernier redoute que l’arrivée du printemps rende la situation explosive.

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Modéré par: Rédaction Swissinfo

En tant qu’expatrié.e, comment vivez-vous la situation inédite que nous traversons avec les restrictions de déplacement?

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Keystone / Salvatore Di Nolfi

Journée très attendue au procès du magistrat genevois Pierre Maudet, jugé pour acceptation d’avantages. «Depuis trois ans, c’est un calvaire que je vis et dont je suis pour une très large part l’origine», a déclaré le conseiller d’État, longuement auditionné.

Le magistrat affirme que s’il s’est rendu aux Émirats il y a cinq ans, c’était pour promouvoir son canton et rien d’autre. Pierre Maudet a accepté un voyage luxueux en famille à Abu Dhabi, payé par les autorités locales et estimé à plus de 50’000 francs. Les hôtes du prince héritier Mohamed Bin Zayed Al Nahyan ont dormi dans un 5 étoiles et ont été aux premières loges pour suivre un Grand Prix de Formule 1.

Le conseiller d’État estime ne pas être redevable. «Je suis quelqu’un de difficilement influençable. J’évacue vite le risque», a-t-il justifié. Et il avait peu vu sa famille en 2015: «Le risque de l’exposer était minime.»

Dès lors, pourquoi le magistrat a-t-il menti en affirmant qu’il s’agissait d’un séjour privé? «J’ai eu une réaction stupide en affirmant que le voyage avait un caractère privé, mais sa dimension officielle était très importante», avoue-t-il.

ETH

L’Agence spatiale européenne recrute de nouveaux astronautes. Et les Suisses sont bienvenus pour postuler. À Zurich, Lavinia Heisenberg attendait cette occasion depuis des années. Physicienne chevronnée et primée, elle sera parmi les premières à envoyer sa candidature.

Elle n’est pas suisse, mais allemande, qu’importe? Dans l’espace, les astronautes sont d’abord des astronautes. Comme les scientifiques sont d’abord des scientifiques. Elle qui parle six langues et a travaillé sur trois continents le sait bien.

L’espace, elle en rêve depuis l’âge tendre. En attendant d’expérimenter peut-être une fois l’apesanteur, elle voue ses recherches à la gravité. Des travaux multidisciplinaires (des ondes gravitationnelles à la mécanique quantique) qui lui ont déjà valu une bourse européenne et un Prix Latsis en Suisse.

Boden Bundeshaus
De fins bruits de grignotage émanent de la terre sur le côté sud du bâtiment du Parlement fédéral, bien plus fins que les grondements dans la salle du Conseil national. Fotografin

Avez-vous déjà pensé à écouter ce que le sol a à vous dire? Et bien en réalité, la terre est plutôt bavarde. Le journaliste de la Revue Suisse Marc Lettau en a fait l’expérience.

Quel bruit fait le minuscule animal invisible à nos yeux dans la terre riche en compost où nous avons planté notre micro? Le journaliste découvre «un orchestre à plusieurs voix». Des araignées, des acariens, des mille-pattes y jouent leur partition.

Mais l’écoute des sols a aussi des visées scientifiques. Le projet de recherche «Sounding Soil» réunit des scientifiques et des citoyens qui parcourent la Suisse en été pour découvrir ses sonorités souterraines. «Plus les sons sont variés, plus il y a de groupes d’animaux différents; plus les sons sont intenses, plus la mésofaune et la microfaune sont actives», explique la biologiste Sabine Lerch.

D’ici à la fin 2021, la recherche montrera si la diversité et l’intensité des sons peuvent constituer une méthode de mesure pour juger de l’état d’un sol. Il s’agirait d’une avancée formidable pour la nouvelle discipline scientifique qui se développe ici même: l’écoacoustique.

  • Lire l’article du journaliste Marc Lettau
  • Notre article sur les fromages qui écoutent de la musique

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