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Bougies sur la Place fédérale en hommage aux victimes du corona

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour amis lecteurs,

Il y a aujourd’hui exactement un an, la Suisse annonçait son premier cas de Covid-19. Que nous a appris cette pandémie? Qu’est ce qui a bien fonctionné et quels ont été les couacs? La Suisse a-t-elle fait mieux ou pire que les autres? Quand verrons-nous le bout du tunnel? À toutes ces questions, une biologiste et vulgarisatrice scientifique répond dans une interview fleuve.

Nous vous parlons aussi du Proche-Orient selon Biden et du rôle que peut y jouer la Suisse, du Myanmar replongé dans la tourmente et de la mort du poète Philippe Jaccottet, à qui la RTS rend un hommage à la première personne, fort joliment tourné.

Excellente lecture

Bougies sur la Place fédérale en hommage aux victimes du corona
Keystone / Anthony Anex

25 février 2020, une personne résidant au Tessin et ayant voyagé en Italie est testée positive au coronavirus. Pour la Suisse, c’est le début d’une crise toujours en cours. Que nous a-t-elle appris? En quoi nous a-t-elle changé? Une scientifique apporte ses réponses.


Barbara Gallavotti est biologiste de formation, vulgarisatrice scientifique et essayiste. Elle observe la pandémie depuis le début. Surtout en Suisse, où elle vit, mais aussi dans son Italie natale et dans le reste du monde. Selon elle, aucune population occidentale n’aurait accepté des mesures aussi drastiques que celles imposées dans les pays d’Asie qui sont pratiquement venus à bout du virus.

«Le monde a-t-il raison d’avoir peur du coronavirus de Wuhan?» Début février, 2020, la maladie n’était pas encore vraiment sortie de Chine et pour moi, la réponse était clairement «non». Même si je ne suis pas allé jusqu’à l’écrire. Comme on peut se tromper…

Mosquée Al-Aqsa
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Avec le changement de président à Washington, la Suisse va-t-elle continuer à s’inspirer de la politique américaine au Moyen-Orient? La première année de Trump avait coïncidé avec l’arrivée d’Ignazio Cassis à la tête de la diplomatie suisse. Le politicien libéral-radical avait apporté une vision plus conservatrice de la politique suisse en Israël.


Joe Biden prévoit d’annuler la plupart des mesures prises par Donald Trump et de soutenir à nouveau la solution à deux États. La Suisse, acquise de longue date à cette idée, pourrait s’impliquer. En novembre dernier, Ignazio Cassis, qui semble avoir pris du recul, a proposé ses bons offices pour faciliter le dialogue entre la Palestine et Israël.

Expert du Moyen-Orient, Riccardo Bocco reste toutefois sceptique quant à la capacité d’action de la Suisse. La stratégie de Berne stipule que l’un des objectifs — en amont du processus de paix — est d’améliorer les relations économiques et financières avec Israël.

Laurent Goetschel, directeur de la Fondation suisse pour la paix est plus nuancé: même si la Suisse «n’est pas l’acteur le plus important dans ce contexte», sa position de gardien des conventions de Genève et d’ancien médiateur entre le Hamas et l’Organisation de libération de la Palestine en fait un bon candidat pour tenter d’ériger des ponts entre les deux adversaires.

Manifestants au Myanmar
Keystone / Lynn Bo Bo

Quels sont les espoirs de retour rapide des civils après le putsch militaire au Myanmar? Peter Schmidt, responsable de l’œuvre d’entraide Helvetas à Rangoon ne se risque à aucun pronostic. Il raconte un quotidien passablement chamboulé.


Helvetas a de plus en plus de mal à faire sont travail de terrain. Il est par exemple quasi impossible de rencontrer des riziculteurs pour les aider à optimiser l’irrigation de leurs champs. De plus, l’organisation a perdu ses interlocuteurs au sein de l’État, car ils ont rejoint le mouvement pour la démocratie.

La Suisse s’est engagée au Myanmar en 2010, lors de l’ouverture du pays après la fin de la longue dictature militaire. Elle y a ouvert l’une de ses plus grandes ambassades. Elle investit environ 35 millions de francs par an dans la coopération au développement, la consolidation de la paix et l’aide humanitaire.

Le coup d’État ne restera pas sans conséquence: «Nous examinons si certains de nos projets doivent être suspendus, car ils profiteraient au gouvernement militaire ou devraient être gérés par lui», écrit le Département fédéral des Affaires étrangères, qui estime toutefois qu’il est encore trop tôt pour donner une réponse détaillée sur l’avenir de l’engagement de la Suisse au Myanmar.

Philippe Jaccottet
Keystone / Ayse Yavas

Il était le seul écrivain suisse à avoir été publié dans la Pléiade de son vivant. Philippe Jaccottet n’est plus. Le poète vaudois est décédé à l’âge de 95 ans à son domicile de Grignan, dans la Drôme, en France.


Son œuvre, traduite dans une vingtaine de langues, l’a été entièrement en allemand. Elle l’est aussi abondamment en italien. Et tout récemment, le Bol du Pèlerin est paru en chinois, preuves que le propos du poète est universel.

En parallèle à son talent d’écrivain, Philippe Jaccottet est aussi considéré comme l’un des plus grands traducteurs de langue française contemporains. On lui doit des traductions de textes en allemand, espagnol, russe, italien, tchèque, japonais, et même grec ancien. Il s’agit notamment d’Homère, de Rainer Maria Rilke, de Hölderlin ou de Thomas Mann.

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