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Avortement: oui au régime des délais

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Sondage: c'est un oui clair qui se dessine en faveur de la dépénalisation de l'IVG. Par contre, l'initiative «pour la mère et l'enfant» n'a pas la cote.

Il reste aux citoyens suisses un peu plus d’une semaine, jusqu’au 2 juin, pour se forger une opinion dans le débat autour de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Or, un sondage réalisé par l’Institut de recherches GfS, pour le compte de SRG SSR idée suisse, montre que les opinions n’ont, en un mois, guère évolué.

Contactés la semaine passée, 63% des sondés accepteraient le projet de dépénalisation de l’avortement au cours des 14 premières semaines de la vie, le régime des délais. C’est un pour cent de moins qu’il y a un mois, lors d’un précédent sondage GfS sur le même sujet.

Rejet de l’initiative

Le camp du refus passe de 23 à 24%. Quant aux indécis, leur proportion reste identique: 13%.

Stabilité également à propos du second objet soumis au vote, l’initiative populaire dite «pour la mère et l’enfant», qui propose d’interdire l’avortement, sauf si la vie de la mère est en danger.

Le résultat est moins net. Les sondés sont 57% à rejeter l’initiative, soit un pour cent de plus qu’il y a un mois. Le taux d’acceptation s’affaiblit légèrement, il passe de 33 à 31%, alors que celui des indécis passe de 11 à 12%.

Ces variations ne sont guère significatives, pour ce sondage réalisé du 13 au 17 mai auprès de 1255 personnes, dans l’ensemble de la Suisse. Seules les personnes interrogées ayant l’intention d’aller voter ont en effet été prises en compte, ce qui fait grimper la marge d’erreur à 3,5%.

La barrière des Alpes

Entre Romands et Alémaniques, les résultats sont assez proches. La Suisse romande vient pourtant en tête quant à l’acceptation du régime des délais (78% de oui), devant la Suisse alémanique (66% de oui). C’est avec la Suisse italophone que l’écart se creuse. Au sud des Alpes, le oui (42%) et le non (41%) sont pratiquement à égalité.

Autre ligne de partage, l’appartenance politique. Les sondés se réclamant du Parti socialiste sont ainsi très clairement pour le régime des délais (76% de oui) et contre l’initiative populaire (71% de non).

Mais la dépénalisation l’emporte même dans les rangs de l’Union démocratique du centre (64%) et du Parti démocrate-chrétien (45%), deux partis qui prônent pourtant le non.

Le PDC pas suivi

Le double mot d’ordre négatif du PDC – contre la dépénalisation, mais aussi contre l’initiative – semble d’ailleurs avoir eu de la peine à passer au niveau de la base. Seuls 12% des personnes se réclamant du parti sont prêtes à glisser deux fois non. Sur l’ensemble des personnes interrogées, cette proportion se réduit à 6%.

Là où la scission est claire, c’est entre les personnes pratiquantes et les autres, quelles soient de confession catholique ou réformée. Ainsi, les sondés qui déclarent se rendre chaque semaine à l’église sont 34% seulement à accepter le régime des délais. Ceux qui n’y vont jamais, ou une fois par an, acceptent la dépénalisation à 71%.

Enfin, à noter le comportement a priori étrange de 12% des sondés, qui se prononcent en faveur des deux projets, qui sont pourtant absolument contradictoires. C’est le signe, note l’Institut GfS, que les opinions ne sont pas encore tout à fait faites.

swissinfo/Pierre Gobet à Zurich

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