Belgique: l’assaillant suspecté d’un meurtre commis avant la tuerie

(Keystone-ATS) L’auteur de l’attaque, qui a fait trois morts mardi à Liège (est de la Belgique), fait l’objet d’une enquête pour des faits terroristes. Il est aussi suspecté d’avoir commis un meurtre dans la nuit précédant la tuerie, a indiqué mercredi le parquet fédéral.
« Les faits sont qualifiés d’assassinat terroriste et de tentative d’assassinat terroriste », a déclaré devant la presse une porte-parole du parquet, Wenke Roggen. « Les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’il pourrait s’agir d’un attentat terroriste ».
« Parmi ces premiers éléments figurent le modus operandi auquel l’EI appelle régulièrement sur internet », a poursuivi la porte-parole. Mercredi soir, le groupe Etat islamique (EI) a d’ailleurs revendiqué l’attaque.
« L’auteur de l’attaque de la ville de Liège est un soldat de l’Etat islamique », a affirmé le groupe dans un communiqué mis en ligne par son agence de propagande Amaq, sur l’application Telegram. Selon l’EI, « il a mené l’attaque en réponse aux appels pour cibler les pays de la coalition » internationale dirigée par les Etats-Unis, qui lutte contre le groupe djihadiste principalement en Syrie.
Modus operandi de l’EI
Mme Roggen a rappelé que le jeune homme de 31 ans avait attaqué deux policières avec un couteau avant les tuer avec leurs armes de service qu’il avait dérobées. Le parquet a également souligné que l’auteur « avait crié plusieurs fois Allah Akhbar (‘Dieu est grand’) » lors des faits et qu’il était « en contact avec des personnes radicalisées ».
Ces informations sur ces liens, venant de la police fédérale de Liège et de la Sûreté de l’Etat, « datent de 2016 et 2017, mais n’ont pas été confirmées depuis lors », a ajouté la porte-parole. L’instruction a été confiée à un juge d’instruction de Liège, spécialisé en terrorisme. Et elle « se concentre actuellement sur la question de savoir (si l’assaillant) a agi seul », a indiqué Mme Roggen.
Congé pénitentiaire
Le parquet fédéral a par ailleurs confirmé que l’homme était aussi « suspecté d’un meurtre commis » dans la nuit précédant la tuerie, à « On, près de Marche-en-Famenne » faisant l’objet d’une enquête distincte.
L’assaillant, qui a été abattu par la police après avoir tué deux policières et un passant, était détenu à la prison de Marche-en-Famenne, ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Liège. Il était connu de la justice pour « vol avec violence, consommation de stupéfiants et rébellion », a précisé Mme Roggen. Il bénéficiait depuis lundi 07h30 d’un congé pénitentiaire et aurait normalement dû réintégrer la prison mardi soir à 19h30.
D’après une source proche de l’enquête jointe par l’AFP, l’auteur de l’attaque était dans « une fuite en avant » après avoir commis un premier meurtre dans la nuit de lundi à mardi. Selon les médias locaux, sa première victime serait un toxicomane de 30 ans, qui a été retrouvé mort à son domicile à On, probablement tué avec un marteau.