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Berne aimerait devenir le parrain de la Yougoslavie à la Banque mondiale

Banque Mondiale

Pour renforcer son siège, prestigieux mais un peu branlant, de directeur exécutif à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, la Suisse courtise Belgrade.

Tout le monde a été surpris par la rapidité avec laquelle Berne est parvenu, il y a quinze jours, à mettre sur pied une rencontre entre le président de la Confédération suisse (président fédéral) et le nouveau président yougoslave Vojislav Kostunica. Inattendue, cette rencontre s’est déroulée à Genève, une semaine à peine après la prestation de serment de M. Kostunica. Et quelques heures seulement après sa rencontre avec les dirigeants de l’Union européenne.

Aujourd’hui, on en sait plus sur le contenu des discussions qui ont eu lieu à cette occasion. En effet, on confirme à Berne que le président de la Confédération a profité de sa rencontre avec M. Kostunica pour proposer à la Yougoslavie de réintégrer la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international – les deux moteurs de la coopération technique et financière planétaire – en adhérant au groupe de vote suisse.

Outre la Pologne, ce groupe comprend cinq Etats d’Asie occidentale et centrale (Azerbaïdjan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan), d’où le nom d’Helvetistan qu’on lui donne parfois ironiquement.

L’idée que la nouvelle république yougoslave pourrait rejoindre le groupe suisse n’est pas nouvelle, mais la chose ne s’était jamais faite, car Belgrade refusait jusqu’ici – comme l’exige le FMI – de négocier un accord financier (répartition du patrimoine étatique) avec les ex-républiques de l’ancienne Yougoslavie.

En devenant le parrain de Belgrade à la Banque mondiale, la Suisse prendrait, envers la Yougoslavie, un certain nombre d’engagements financiers (aide économique), comme elle l’a fait, en 1992, avec les futurs pays membres de son groupe de vote.

Par ailleurs, l’adhésion yougoslave au groupe suisse renforcerait la position – menacée à plus ou moins long terme – de ce groupe, dont l’existence permet à la Suisse de détenir à la Banque Mondiale et au FMI un poste – utile politiquement et commercialement – de directeur exécutif.

Michel Walter

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