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Berne condamne l’«odieux» attentat de Bali

L'explosion a été suivie d'un gigantesque incendie. Keystone Archive

L'explosion d'une voiture piégée a fait près de 200 victimes ce week-end à Bali. L'une d'entre elles - deux très probablement, trois peut-être - sont de nationalité helvétique.

La Suisse déconseille à ses ressortissants de se rendre en Indonésie.

Le président de la Confédération, Kaspar Villiger, a adressé un message de condoléances aux autorités indonésiennes ainsi qu’aux familles des victimes. De son côté, Joseph Deiss, ministre des Affaires étrangères, a sévèrement condamné ce «crime odieux» perpétré à l’encontre d’innocents.

La plupart des morts ont été déchiquetés ou carbonisés et plus de 300 autres personnes ont été blessées par l’explosion. La majorité des victimes de l’attentat sont des touristes australiens, mais aussi européens. D’autre part, il y a un nombre indéterminé de disparus.

Une autre bombe a explosé presque simultanément dans le centre de Denpasar, le chef-lieu de l’île, mais il n’y a pas eu de victimes.

La Rega est entrée en action

Dimanche soir, le bilan côté suisse s’établissait offiiellement à un mort, une jeune femme. De source consulaire, il semblerait qu’elle était accompagné de son ami – également originaire des Grisons – dont on est toujours sans nouvelles et qui pourrait bien avoir été tué lui aussi.

Lundi, le Département fédéral des affaires étrangères – cité par les agences – précisait qu’un troisième Suisse pourrait avoir péri dans l’attentat de Bali.

Mais, pour l’heure, seul le décès d’une jeune femme de 20 ans est confirmé, l’identification des cadavres carbonisés étant très difficile. Par ailleurs, les blessés sont au nombre de cinq. Et deux d’entre eux sont dans un état grave.

La Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) a organisé leur évacuation vers une clinique de Singapour. Ils seront rapatriés – probablement mercredi – par un avion-ambulance parti de Zurich lundi matin.

L’ambassade de Suisse à Jakarta a dépêché à Bali l’un de ses membres pour appuyer le consul honoraire Jion Zürcher. Ce dernier a été confronté à une tâche éprouvante, courant d’un hôpital à l’autre et auprès des autorités à la recherche des victimes suisses, toujours selon les propos de Mme Berset Kohen.

Menaces

Cet attentat, le plus terrible depuis ceux du 11 septembre aux Etats-Unis, a visé un quartier fréquenté par les étrangers dans ce «paradis pour touristes» du monde entier.

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué, intervient alors que des diplomates américains avaient exprimé leur inquiétude quant à de possibles menaces terroristes liées au réseau d’Oussama Ben Laden en Indonésie.

Il était 23heures locales samedi (17h suisses) et l’activité battait son plein dans la station de Kuta Beach, près de Denpasar, la capitale provinciale. Une violente explosion a ravagé un night-club, le Sari Club et un bar-restaurant.

Gigantesque incendie

Elle a été suivie par un gigantesque incendie qui a détruit les deux établissements, des immeubles voisins, des commerces et a fait rage pendant plusieurs heures. Les survivants ont décrit des scènes d’horreur: corps carbonisés, déchiquetés dans la rue, touristes tentant d’échapper à l’enfer de feu et de fumée dans le night-club.

A l’extérieur, des touristes, hommes, femmes, couraient, vêtement en feu, ou à moitié nus, couverts de sang. L’explosion s’est produite à une heure de forte affluence, un samedi soir, témoignant de la volonté de ses auteurs de faire un maximum de victimes.

La police a annoncé que l’attentat était dû à l’explosion d’une voiture piégée. L’explosion a creusé un cratère d’un mètre cinquante de profondeur. Une autre bombe a explosé peu après à une centaine de mètres du bureau consulaire américain de la ville, sans faire de victimes.

Guerre contre le terrorisme

Le mois dernier, l’ambassade des Etats-Unis à Jakarta avait été fermée pendant six jours en raison de risques d’attentats liés au réseau Al-Qaïda.

L’attentat a placé Bali, «l’île des Dieux», sous le choc. Il a été condamné par de nombreux pays, notamment par les Etats-Unis et l’Australie, où des responsables évoquent la piste d’un réseau lié à Al-Qaïda, le Jemaah Islamiyah.

Les ambassades étrangères tentent de déterminer combien de leurs ressortissants ont été touchés. L’identification des cadavres est très difficile.

La Suisse déconseille le voyage

Alors que des centaines de Suisses se trouvent actuellement en vacances à Bali, le DFAE a déconseillé dimanche tout voyage vers l’Indonésie. Berne n’exclut pas d’autres attentats.

Le voyagiste TUI Suisse (Imholz et Vögele) a décidé d’annuler tous ses vols pour l’Indonésie. Kuoni les a en revanche maintenus. Aucun des 220 clients des deux grands voyagistes se trouvant actuellement à Bali n’ont été touchés par
l’attentat.

De son côté, Hotelplan a indiqué que 190 de ses hôtes sont actuellement sur place et aucun d’eux ne figure parmi les victimes de l’attentat. Une seule personne a souhaité rentrer.

swissinfo avec les agences

Bali, l’île des Dieux, est la principale destination d’Indonésie avec plus de 1,4 million de touristes en 2001.
L’île est à forte majorité hindouiste, alors que l’Indonésie est le premier pays musulman au monde de par sa population.
Jugée sûre, elle avait été épargnée jusqu’ici par les attentats qui frappent l’Indonésie depuis deux ans.

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