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Berne doit renforcer son engagement en Syrie, selon Caritas Suisse

Cette famille syrienne a été évacuée d'Alep par l'armée syrienne. Caritas Suisse rappelle que 3 millions d'enfants, nés pendant les six ans qu'ont déjà duré le conflit en Syrie, ne connaissent rien d'autre que la guerre, la fuite et la pauvreté (archives). KEYSTONE/EPA SANA/SANA HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) La guerre en Syrie dure depuis six ans. Face à cette situation, Caritas Suisse a estimé jeudi à Berne qu’il faut réévaluer la situation. L’ONG souhaite notamment que la Confédération porte son aide de 40 à 100 millions de francs par an.

“Depuis 2011, la Suisse a alloué 250 millions de francs d’aide humanitaire en faveur des Syriens déplacés par la guerre”, a rappelé Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse lors d’une conférence de presse à Berne. “C’est considérable à l’échelle internationale, mais insuffisant au vu de l’ampleur du désastre humanitaire”.

Le budget relevé devra principalement être affecté à des programmes de scolarisation et de formation pour enfants et adolescents, a-t-il précisé: “La Suisse peut ainsi contribuer à éviter qu’une nouvelle génération perdue ne grandisse au Proche-Orient”.

Le président Bachar al-Assad s’accrochant probablement au pouvoir des années encore, il sera impossible pour les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie de retourner chez eux, anticipe Caritas Suisse. Son directeur en appelle par conséquent également à un changement de la politique des réfugiés en Suisse, notamment en renforçant les mesures d’intégration.

Information nécessaire

Pa ailleurs, une information au public est selon M. Fasel nécessaire, car “se taire n’est pas une attitude admissible”. Une remarque entre autre adressée au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et à la Direction du développement et de la coopération (DDC) “qui doivent informer sur ce qui se passe sur place, davantage communiquer”.

Appelant à un engagement renforcé en Syrie, M. Fasel a déclaré que la réponse apportée par certains pays sous forme de bombardements – évoqués notamment par la France après les attentats – est pour lui absurde.

Ne pas oublier

Chiffrant les conséquences de cette guerre, Anja Ebnöther, responsable de la coopération internationale chez Caritas, a notamment rappelé que cinq millions de Syriens ont fui et sont réfugiés dans les pays voisins: “Les programmes d’aide sont constamment adaptés en fonction des nécessités. Depuis le début du conflit, nous avons engagé plus de 34 millions de francs dans nos projets d’aide aux victimes.”

De retour d’un voyage en Syrie à la mi-janvier, Fabrice Boulé, responsable de la communication en Suisse romande, a lui témoigné de la souffrance rencontrée sur place. “Ces gens souhaitent que le monde ne les oublie pas.”

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