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Berne maintient son aide à l’Europe de l’Est

La Suisse soutient la formation d'apprentis, comme dans cette école en Albanie. Keystone

La Suisse poursuit ses efforts pour consolider la démocratie et l'économie de marché en Europe du Sud-Est, malgré les difficultés que rencontre la transition politique dans ces pays.

Il en va aussi de notre «intérêt», estiment l’aide suisse au développement et le Secrétariat d’Etat à l’économie.

Berne consacre chaque année plus de 40 millions de francs en faveur de la Macédoine, de l’Albanie et de la Bulgarie, trois pays qui étaient au cœur de la conférence annuelle de la coopération suisse avec l’Est, mardi à Zurich.

Pour Walter Fust, le directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), «cet argent est bien investi».

L’aide aux pays de cette région permet notamment d’évoquer les questions de migrations qui touchent directement la Suisse, a-t-il relevé. Et d’ajouter qu’un développement «nous ouvre des portes au niveau économique».

Si ces pays ne sont pas parvenus à opérer un virage économique comme par exemple l’Allemagne de l’après-guerre, c’est parce qu’ils n’ont pas pu bénéficier d’un plan Marshall. C’est l’opinion d’Erhard Busek, coordinateur du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est.

Lequel a précisé à swissinfo: «La discussion sur les affinités ethniques bloque la croissance économique dans ces pays.»

Transition encore inachevée

Pour Walter Fust, le processus de transition n’est effectivement pas achevé. «La situation politique s’est un peu calmée, mais de nombreux problèmes ne sont pas réglés», a-t-il relevé. Pire, «de nombreuses personnes sont déçues par la transition».

«La démocratie et l’économie de marché ont amené la liberté et ont ouvert des possibilités» aux habitants de ces régions. «Mais de nombreuses personnes ne sont pas en mesure d’en profiter. Dans certaines régions, la situation est même moins bonne qu’à l’époque communiste», a-t-il expliqué.

Des intervenants d’Albanie, de Macédoine et de Bulgarie ont illustré ces difficultés. Ils ont évoqué notamment le fossé creusé entre riches et pauvres, entre villes et campagnes ou encore les tensions ethniques et religieuses qui déchirent la Macédoine.

Pour le chef du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), Jean-Daniel Gerber, la population de l’Europe du Sud-Est n’aura sa chance que s’il y a une croissance économique.

Il se veut toutefois «très optimiste» sur l’avenir de cette région, rappelant le précédent des huit anciens pays du bloc communiste qui ont adhéré en mai à l’Union européenne.

Cohésion européenne

Le processus de transition n’a débuté qu’en 1998 et, aujourd’hui, ces huit pays n’ont plus besoin de la coopération helvétique, a-t-il relevé. Berne leur apporte son aide sous une autre forme, en participant aux efforts de cohésion de l’Union européenne (UE) élargie. Une aide qui s’élève à un milliard de francs sur cinq ans.

Une contribution «volontaire», a tenu à souligner M. Gerber, qui a également insisté sur l’intérêt de la Suisse. Selon lui, Berne profitera, elle aussi, de l’élargissement de l’UE et sa contribution est faible en regard de ce qu’elle a à gagner.

Le secrétaire d’Etat à l’économie a toutefois déclaré espérer que cette contribution à la cohésion européenne – qui doit être «budgétairement neutre» – ne se fasse pas uniquement au détriment du travail de la DDC et du seco, mais que d’autres postes budgétaires puissent participer à cet effort.

Aider les petites entreprises

Jean-Daniel Gerber a encore expliqué que la Suisse investit dans des petites et moyennes entreprises, afin d’aider les couches les plus défavorisées de la population.

L’aide suisse prend surtout la forme de coopération technique et d’assistance financière à des projets d’investissements.

Alors qu’elle était dirigée les premières années surtout vers l’Europe centrale (Pologne et pays baltes notamment), le gros de l’effort vise depuis 1995 les pays du Sud-Est, en particulier ceux des Balkans et de la CEI.

swissinfo et les agences

La «Transition politique en Europe du Sud-Est» était au centre du 9e Focus Europe de l’Est, la conférence annuelle de la coopération suisse avec l’Est.
La Direction du développement et de la coopération (DDC) coordonne l’aide au développement ainsi que l’aide humanitaire.
Elle emploie plus de 500 personnes et dispose d’un budget annuel de 1,2 milliard de francs (2003).

– Depuis 1990, la Suisse a dépensé près de 3 milliards de francs pour soutenir le développement des pays de l’ancien bloc d’Europe de l’Est.

– Le gouvernement voulait réduire le prochain crédit quadriennal de 1,2 milliard à 800 millions de francs, afin de contribuer aux efforts de cohésion de l’Union européenne.

– Le Parlement s’est prononcé pour une solution transitoire: le crédit-cadre qui court jusqu’à fin 2004 sera prolongé de deux ans à hauteur de 400 millions.

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