Blocher est content de lui, mais pas des autres
Le tribun zurichois tire un bilan globalement positif de sa première année au gouvernement. Tout en soulignant les problèmes qui restent à régler.
Le représentant de l’Union démocratique du centre (UDC / droite dure) met l’accent sur un «changement des mentalités» au sein de la Berne fédérale.
Face aux médias réunis à la Maison du peuple de Bienne, le ministre de la Justice et de la Police n’a pas annoncé de mesures spectaculaires.
Christoph Blocher a, par contre, très largement vanté les mérites de sa propre action gouvernementale.
«Malgré mes craintes, a-t-il confié à swissinfo, le pire ne s’est pas produit lors de mon arrivée au Conseil fédéral.»
Et de préciser: «On aurait pu s’attendre à ce que je sois isolé et que toutes mes propositions soient rejetées; or, c’est loin d’être le cas.»
Tour de vis en matière d’asile
Le ministre de l’union démocratique du centre (UDC) se félicite de la baisse notable des demandes d’asile.
En effet, une fois n’est pas coutume, la Suisse a subi un afflux bien moindre que les autres pays européens, avec près de 30% de demandes en moins entre le printemps et l’automne.
Selon Christoph Blocher, ce recul est principalement dû à l’accélération des procédures et à la suppression de l’aide sociale en cas de non-entrée en matière.
Ces mesures, admet-t-il, datent certes de l’époque de l’ancienne ministre démocrate-chrétienne Ruth Metzler, mais elles ont été introduites sur pression de l’UDC.
Et de déclarer à swissinfo: «quand je suis arrivé, la question de l’asile était largement tabou. Mais maintenant, nous pouvons en discuter ouvertement».
L’Etat trop gourmand
De manière plus générale, celui qui assure consacrer la moitié de son temps de travail à son ministère et le reste aux affaires des autres conseillers fédéraux plaide pour une plus grande rigueur financière.
«Mes craintes se sont confirmées, affirme-t-il, l’administration dispose de sureffectifs et oeuvre sans suffisamment tenir compte de la réalité» des citoyens et des finances fédérales.»
Au sein de son ministère toutefois, les efforts visant à réduire les dépenses et les frais portent leurs premiers fruits.
Et Christoph Blocher d’affirmer que le compte 2004 de Justice et Police a bouclé avec 60 millions au-dessous du budget, dont le total s’élève à 1,5 milliard de francs.
Par ailleurs, le ministre se réjouit d’avoir déjà supprimé 110 postes de travail, avant de concéder que 59 nouveaux emplois ont été créés pour le renforcement des compétences fédérales dans la lutte contre la criminalité.
«Changer les mentalités»
Pour 2005, l’objectif prédominant de Christoph Blocher reste le «changement de mentalité».
Il s’agit, selon lui, de maintenir la pression sur l’administration en matière de coûts.
Dans le domaine de l’asile, le ministre de justice et police entend mettre l’accent sur une application cohérente d’une politique plus stricte.
Quant à l’accord de Schengen, il reste encore à voir si la sécurité du pays sera améliorée ou non, estime Christoph Blocher.
Pour lui, «le prix de la collégialité», c’est qu’il ne peut exprimer sa pensée sur la question.
Et le tribun de s’indigner du fait que le Conseil fédéral, le Parlement et l’administration continuent d’oeuvrer en faveur d’une adhésion à l’Union européenne, alors que l’ouverture de négociations ne figure pas dans les objectifs gouvernementaux jusqu’à fin 2007.
swissinfo et les agences
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