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Calmy-Rey, ombudswoman entre les deux Corées

Micheline Calmy-Rey s'est entretenue 30 minutes avec le président sud-coréen Roh Moo Hyun. Keystone

La cheffe de la diplomatie suisse a transmis trois messages des Nord-Coréens au président sud-coréen.

Micheline Calmy-Rey a en outre proposé que la Suisse joue un rôle de médiateur dans la crise du nucléaire qui secoue la péninsule.

L’entretien de jeudi marquait la fin de la visite de trois jours effectuée par la ministre suisse des affaires étrangères en Corée du Sud.

«Nous avons parlé ouvertement, confie Micheline Calmy-Rey à swissinfo. Le président Roh Moo Hyun s’est montré satisfait du rôle de messager joué par la Suisse.»

Trois messages importants

En effet, la cheffe de la diplomatie suisse a transmis au président sud-coréen trois messages qu’elle avait rapportés de Pyongyang, en Corée du Nord.

«Le fait que Pyongyang ait accepté que notre délégation passe la ligne de démarcation militaire est un message en lui-même», explique Micheline Calmy-Rey à swissinfo.

«Pour nous laisser passer, dit-elle, les Nord-Coréens ont dû demander une autorisation aux forces armées américaines basées à Panmunjom. Cette demande a une valeur hautement symbolique.»

«Le second message de Pyonyang à Séoul, poursuit la ministre, c’est que son objectif reste la création d’une confédération entre les deux Corées.»

«Et le troisième, conclut Micheline Calmy-Rey, c’est que le régime nord-coréen souhaite maintenir le dialogue avec les Etats-Unis. La balle est maintenant dans leur camp.»

Un rôle d’intermédiaire

Par ailleurs, Micheline Calmy-Rey a fait savoir au président Roh Moo Hyun que la Suisse était prête à épauler Séoul dans le cadre d’éventuelles discussions concernant l’avenir de la péninsule coréenne.

Quelques jours auparavant, elle avait d’ailleurs fait la même offre à son homologue nord-coréen Paek Nam Sun.

Cela dit, Micheline Calmy-Rey a une nouvelle fois précisé que la Suisse ne jouerait un rôle que si toutes les parties impliquées dans la question coréenne étaient d’accord.

Elle a en outre précisé que la Suisse se contenterait d’un rôle d’intermédiaire. Elle pourrait, par exemple, faciliter d’éventuels contacts entre membres de la société civile et organiser des réunions d’experts.

Les obligations de Pyongyang

Enfin, Micheline Calmy-Rey a tenu à rappeler à swisinfo que la Suisse avait toujours prôné le dialogue et le règlement pacifique des conflits.

«Dans ce sens, conclut la ministre des Affaires étrangères, nous encourageons la Corée du Nord à honorer ses obligations internationales.»

En clair, elle doit s’engager à adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire et à régler pacifiquement le problème de la péninsule coréenne.»

swissinfo, Juliet Linley, Séoul

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