Calmy-Rey prend la mesure du désastre
Arrivée dimanche, la ministre suisse des Affaires étrangères est choquée par ce qu’elle voit en Thaïlande, une semaine après les raz-de-marée.
Micheline Calmy-Rey est venue se faire une idée de la situation en vue de mieux orienter l’aide suisse et visiter des compatriotes touchés par la tragédie.
Micheline Calmy-Rey a pu se faire dimanche une idée de la situation en Thaïlande, après le tsunami du 26 décembre. Elle s’est dite «impressionnée» par le travail effectué par les secouristes et les collaborateurs de l’ambassade suisse.
Lors de sa visite à Phuket, la ministre des Affaires étrangères a notamment visité un hôpital où sont soignés des Suisses, indique son porte-parole Ivo Sieber.
Elle a ensuite rencontré les experts suisses en identification déployés sur place, dont elle a salué «l’important travail», effectué dans des «conditions difficiles».
Elle a également rencontré le ministre de l’intérieur thaïlandais et le gouverneur de la province de Phuket. Dans la soirée, elle s’est envolée pour Bangkok, où elle doit rencontrer lundi le vice-ministre des affaires étrangères.
L’ambassade fait ce qu’elle peut
Dans une interview publiée par la NZZ am Sonntag, Micheline Calmy-Rey a par ailleurs «regretté» les critiques qui ont visé ces derniers jours le personnel de l’ambassade suisse dans la capitale thaïlandaise.
Elle a dit comprendre les inquiétudes des personnes touchées et de leurs proches. Mais, a-t-elle ajouté dans le journal dominical alémanique, «nos collaborateurs travaillent 24 heures sur 24 et fournissent un gros effort».
La ministre a donc tenu à remercier le personnel de la représentation suisse sur place, indique encore Ivo Sieber.
Après la Thaïlande, Micheline Calmy-Rey se rendra à Colombo, capitale du Sri-Lanka. L’objectif est d’évaluer les besoins d’aide des régions frappées par le séisme. C’est pour cette raison que Walter Fust, chef de la Direction du développement et de la coopération (DDC), est également du voyage.
L’espoir s’amenuise
A Berne pendant ce temps, on relève dimanche qu’il n’y a pratiquement plus d’espoir de retrouver vivants 95 ressortissants suisses. Le nombre des décès confirmés par le ministère des Affaires étrangères est toujours de seize.
Au total, 500 Suisses manquent encore à l’appel, dont 360 en Thaïlande, 50 au Sri Lanka et aux Maldives, et 20 en Inde. Septante autres personnes disparues ne sont pas clairement localisées.
La Hotline du ministère a reçu 6500 appels depuis dimanche dernier, et le rythme baisse un peu d’intensité. Le genre d’appels change aussi: il s’agit maintenant de voisins par exemple, à qui des vacanciers ont confié des clés de leur appartement sans préciser où ils partaient. Ce qui crée parfois de nouveaux cas de disparus à vérifier.
Les rapatriements continuent
Par ailleurs, 85 touristes suisses blessés sont rentrés au pays depuis mercredi en provenance de la Thaïlande et du Sri Lanka.
Dimanche, un blessé a pour la première fois pu être rapatrié à bord d’un vol de ligne. Ceci grâce à un dispositif spécial permettant aux blessés d’être transportés couchés, comme l’explique le porte-parole de la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega), Thomas Kenner.
Grâce à cette possibilité, il n’est désormais plus nécessaire d’envoyer sur place les trois jets-ambulances de la Rega, précise son porte-parole.
Les retours des blessés sont organisés conjointement par la Rega, le ministère des Affaires étrangères et les voyagistes suisses.
swissinfo et les agences
– Le séisme survenu dimanche 26 décembre à 07H58 locales (01h58 suisses) au large de l’île indonésienne de Sumatra a atteint une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter.
– Le bilan général dimanche soir est d’au moins 130’000 morts dans une dizaine de pays, dont au moins 80’000 en Indonésie, 30’000 au Sri Lanka, 15’000 en Inde et 5000 en Thaïlande.
– La mort d’au moins 350 étrangers a été confirmée jusqu’ici, mais le bilan sera bien plus lourd. Plus de 7000 touristes et ressortissants étrangers, en majorité européens, sont portés disparus.
– Côté suisse, le nombre confirmé des victimes est pour l’heure de 16. Mais le ministère des Affaires étrangères estime qu’il n’y a pratiquement plus d’espoir de retrouver 95 disparus.
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