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Cancer du sein: davantage de prévention

Des mammographies régulières permettent de dépister le cancer du sein suffisamment tôt. (Photo Southeast Missouri hospital) Photo Southeast Missouri hospital

Les statistiques le confirment. La médecine préventive reste le moyen le plus efficace dans la lutte contre le cancer du sein.

Pourtant, la Suisse – alémanique surtout – ne l’encourage pas systématiquement. 3000 spécialistes font le point à Saint-Gall.

Le cancer du sein est la deuxième cause de mortalité chez la femme après le cancer du poumon. Chaque année, 800 000 nouveaux cas sont dépistés à travers le monde.

En Suisse, environ 4000 femmes contractent un cancer du sein, chaque année. Et elles sont 1500 à en mourir.

Dans les pays industrialisés, le nombre de nouveaux cas est en constante augmentation. Par contre, le nombre de décès tend à diminuer. Surtout grâce à la médecine préventive, constatent les spécialistes.

Pourtant, même si son efficacité a été prouvée par les statistiques, la médecine préventive n’est pas une pratique courante dans tous les pays.

Des réticences en Suisse…

La Suisse, l’Allemagne et plusieurs pays asiatiques n’encouragent pas suffisamment les contrôles réguliers, comme les mammographies, selon Hans-Jürg Senn, organisateur du Congrès international de Saint-Gall.

«Ces pays sont à la pointe pour le traitement de la maladie, mais il y a encore une carence en matière de médecine préventive», souligne encore le directeur du Centre de détection et de prévention du cancer, à Saint-Gall.

La crainte d’une exposition aux rayons lors de radiographies explique en partie ces réticences, selon Hans-Jürg Senn. L’effet psychologique également.

L’exception romande

«La Suisse est partagée entre deux tendances, précise Claire Tiberghien de la Ligue suisse contre le cancer. Côté alémanique, on retient les aspects négatifs de la mammographie. Alors que dans la partie romande, on l’encourage nettement.»

Vaud, Genève et le Valais invitent ainsi les femmes âgées de 50 à 69 ans à se soumettre à des mammographies. Des centres de dépistage ont été créés dans ces trois cantons. Fribourg a également un projet. Neuchâtel et le Jura y songent.

En Suisse alémanique, en revanche, il n’existe encore aucun programme du genre.

Hormones à risques

Autre question encore plus controversée: le traitement hormonal de la ménopause qui accroîtrait les risques de cancer du sein. Partisans et adversaires ne parviennent pas à s’entendre. Et les études sont contradictoires.

L’une des plus récentes – dont on attendait beaucoup -a été interrompue en mai 2002. La prise d’hormones liée à cette étude était trop dangereuse pour les patientes, ont expliqué les auteurs.

L’analyse des résultats intermédiaires de cette étude américaine avait en effet révélé une augmentation de 26% de risques du cancer du sein chez les femmes traitées sous hormones.

«Aujourd’hui, il y a une prise de conscience, observe Claire Tiberghien. Les médecins ne prescrivent plus des traitements hormonaux aussi facilement qu’avant.»

En attendant des preuves, la Ligue suisse contre le cancer, elle, n’a pas adopté de «position affirmée» sur cette question.

swissinfo, Alexandra Richard

400 000 femmes meurent d’un cancer du sein par an dans le monde
800 000 nouveaux cas sont dépistés chaque année
En Suisse, 4000 cancers du sein sont détectés chaque année
1500 femmes en meurent

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