Canon rachète sa filiale suisse
L'électronicien japonais veut devenir maître de Canon Suisse. Mais c'est le pays des banques qui l'intéresse.
L'annonce du rachat de Canon Suisse par Canon Europe n'est pas passé inaperçu à la Bourse de Zurich. Le titre de la filiale helvétique a atteint lundi son plus haut niveau depuis trois ans.
Il faut dire que l'offre de rachat des actions que l'électronicien japonais ne possède pas encore est particulièrement généreuse. Elle représente une prime de 36,7% par rapport au prix de l'action traitée vendredi.
Jusqu'ici, Canon Europe contrôlait 51% du capital de Canon Suisse, anciennement connu sous le nom de son distributeur Walter Rentsch Holding.
Motivations financières et fiscales
Reste à connaître le but de cette opération. «La Suisse ne présente pas pour Canon et les autres grands groupes japonais que des intérêts commerciaux», dit un analyste de la maison de titres de Nomura à Tokyo.
Et d'ajouter: «Ce qu'ils apprécient avant tout, ce sont les services offerts par ses banques».
En clair, Canon et les autres entreprises japonaises actives en Europe tendent à se servir de la Suisse un peu comme de leur banque. Elles y concentrent les bénéfices réalisés d'un bout à l'autre du Vieux Continent. Avant de décider quelle part sera rapatriée au Japon.
«La Suisse est un très petit marché, situé en dehors de l'Union européenne, confie le même analyste. Canon ne rachèterait pas aussi cher les titres de sa filiale helvétique s'il n'avait pas d'autres motivations à la fois financières et fiscales.»
Pour mémoire, en 2001, Canon Suisse a réalisé un bénéfice net de 5,8 millions de francs, en recul de 36% comparativement à l'exercice précédent. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 350 millions de francs, en hausse de 0,8% par rapport à 2000.
En Suisse, Canon emploie 700 personnes, sur plus de 12 000 au niveau européen. Et ses ventes sur le Vieux continent représentent une valeur annuelle de plus de 6 milliards de dollars.
swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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