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Catastrophe des boues rouges en Hongrie: relaxe générale au pénal

(Keystone-ATS) Un tribunal hongrois a relaxé jeudi au pénal les responsables d’une usine d’aluminium de l’ouest de la Hongrie à l’origine d’une gigantesque coulée de boue rouge qui avait fait dix morts et occasionné une pollution majeure dans la région danubienne en 2010.

Quinze personnes, dont le patron de la société de bauxite-alluminium MAL, répondaient d’homicide par négligence, d’atteinte aux biens publics, de violation des processus de gestion de déchets et de d’atteinte à l’environnement.

Le parquet avait requis des peines de prison ferme contre tous les prévenus, dans ce procès-fleuve débuté en 2012. Le tribunal de Veszprém a toutefois estimé jeudi que leur responsabilité pénale n’était pas engagée.

Une vague de deux mètres

Le 4 octobre 2010, vers midi, plus d’un million de mètres cubes de boues rouges toxiques s’étaient déversés sur une quarantaine de kilomètres carrés après la rupture d’un réservoir fissuré de l’usine MAL d’Ajka, à 160 km à l’ouest de Budapest.

La vague de deux mètres de haut avait frappé de plein fouet trois villages, dont les habitants avaient dû se réfugier sur les toits, notamment à Kolontar. Dix personnes avaient trouvé la mort et quelque 150 avaient été brûlées par cette boue très alcaline. Huit mille habitants avaient finalement été évacués.

Le drame s’était produit après plusieurs jours de pluies diluviennes, qui s’étaient accumulées dans les réservoirs, entraînant une rupture de digues mal entretenues.

Vaste zone interdite à la culture

La boue toxique, contenant également des métaux lourds, avait pollué les terres et les eaux des alentours, jusqu’au Danube, dans ce qui reste un des plus graves accidents industriels et écologiques d’Europe ces dernières années.

En septembre 2011, l’usine MAL, qui a repris son activité, avait été condamnée à 135 milliards de forints (550 millions de francs) d’amende par les autorités régionales hongroises chargées de la protection de l’environnement. En défaut de paiement, la société été nationalisée.

En dépit des centaines de millions d’euros investis pour la dépollution et la reconstruction des villages touchés, des centaines d’hectares restent interdits à la culture et des dizaines d’habitants ont refusé de revenir vivre dans la zone.

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