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Centrales nucléaires: le danger ne vient pas du ciel

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Les centrales nucléaires suisses ont peu à craindre du crash d'un avion. Les autorités jugent les mesures de protection suffisantes.

La possibilité qu’un avion de ligne s’écrase sur une centrale nucléaire est prise très au sérieux depuis les attentats du 11 septembre. Lundi à Berne, la Division principale de la sécurité des installations nucléaires (DNS) s’est toutefois voulue rassurante.

Haut indice de protection

Le crash d’un avion implique deux dangers pour une centrale. D’une part, des débris – en particulier les moteurs – pourraient atteindre le réacteur nucléaire. D’autre part, la grande quantité de kérosène contenue dans un avion provoquerait un gigantesque incendie.

Mais les centrales nucléaires sont les installations civiles de Suisse les mieux protégées contre une chute d’avion. En effet, depuis le milieu des années 70 déjà, la Suisse exige des mesures spécifiques contre les crashes d’avions sur des installations nucléaires, rappelle Johannis Nöggerath, de la DNS.

Les centrales de Gösgen (SO) et de Leibstadt (AG) répondent à ces normes. Elles présentent par conséquent une «protection totale». Plus anciennes, celles de Beznau (AG) et de Mühleberg (BE) n’ont en revanche pas été spécialement conçues contre les chutes d’avion.

Toutefois, ces deux centrales ont été pourvues de systèmes de sécurité supplémentaires qui permettent notamment l’arrêt automatique des installations et l’évacuation de la chaleur pendant dix heures. Pour la DNS, Beznau et Mühleberg présentent donc un «haut degré de protection».

Ne pas oublier les autres dangers

Les premières estimations montrent donc que les centrales nucléaires suisses sont en mesure de résister à une chute d’avion. Mais les études continuent et les résultats devront encore être comparés à ceux obtenus dans d’autres pays. La DNS présentera à ce propos un rapport vers la fin de l’année.

Du côté des organisations de protection de la nature, on est tout prêt à croire que tout a été prévu par parer à une chute d’avion. Mais pour Yves Zenger, de Greenpeace, ces discussions sur de possibles attaques terroristes ne doivent pas faire oublier tous les autres risques liés à l’exploitation d’une centrale.

Pour les adversaires du nucléaire, la centrale de Mühleberg pose spécialement problème. En effet, selon une étude publiée l’automne dernier par l’Oeko-Institut de Vienne, le danger d’un accident majeur y serait élevé.

swissinfo/Olivier Pauchard, Palais fédéral

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