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Ces mythes qui brident la diplomatie suisse

Selon une étude du Fonds national suisse de la recherche (FNRS), la Suisse pourrait jouer un rôle sans précédent sur le plan international si elle cessait de s´accrocher à des «mythes» tels que la neutralité ou l´impuissance des petits Etats.

Ce constat a été formulé, vendredi à Berne, au cours d’une journée de réflexion organisée par l’Association suisse de politique étrangère. Une manifestation à laquelle ont participé de nombreux politologues, plusieurs diplomates suisses et étrangers ainsi que Joseph Deiss, le ministre suisse des Affaires étrangères.

Le FNRS a rendu les résultats d’une vaste étude – 58 mandats de recherche, quatre ans de travaux, 16 millions de francs de budget – sur la politique extérieure de la Suisse. Commandée par le gouvernement fédéral, elle examine notamment la marge de manœuvre dont la Suisse dispose aujourd’hui si elle veut continuer à défendre efficacement ses intérêts à l’étranger.

Selon les auteurs de l’étude, cette marge de manœuvre est beaucoup plus considérable qu’on ne le pense en général. Contrairement à un mythe cher à beaucoup de ses citoyens, politiquement, la Suisse ne serait en effet pas vraiment un «petit Etat».

Il lui serait facile, par une bonne stratégie diplomatique, de «renforcer considérablement» son influence sur le plan international à condition de relativiser sa politique traditionnelle de neutralité – dont l’efficacité ne serait pas toujours prouvée – et de participer activement aux «structures de coopération régionale et mondiale».

C’est ce qu’auraient montré deux recherches effectuées dans le cadre de l’étude. La première sur le rôle utile de la Suisse – grâce à d’habiles «coalitions» avec d’autres pays – dans les organes de la Banque mondiale. La seconde sur son comportement innovatif dans le domaine du désarmement.

Il serait à cet égard souhaitable que la Suisse «revitalise» sa politique de «bons offices» en s’engageant encore plus activement qu’aujourd’hui en faveur de la prévention des conflits. La Suisse disposerait à cet égard d’atouts importants, notamment la présence sur son territoire d’un grand nombre d’organisations internationales.

Dans une première réaction, le chef de la diplomatie suisse, Joseph Deiss, a déclaré qu’il partageait sur plusieurs points les conclusions de l’étude, notamment en ce qui concerne la nécessité pour la Suisse d’adhérer à l’ONU.

Michel Walter

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