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Cesaria Evora à Lausanne

Cesaria Evora, la plus célèbre ambassadrice du Cap-Vert Keystone Archive

Dimanche soir, la capitale vaudoise s'enivre des odeurs et couleurs cap-verdiennes, en la salle du Métropole. La chanteuse Cesaria Evora interprète en concert son nouvel album «São Vicente au loin».

Que de chemin parcouru par Cesaria Evora depuis les quelques escudos qu’elle gagnait en chantant dans les bars de São Vicente et les 750’000 exemplaires écoulés de son précédent album-CD «Cafe Atlantico» de 1999.

Aujourd’hui, le mythe de la femme chantante au destin tragique a pris de l’amplitude, au risque d’être trahi par la gloire et le luxe qui l’entoure aux quatre coins de «la world music».

En effet, une pléthore d’invités prestigieux (Chucho Valdés, Caetano Veloso, Orquestra Aragon et Jacques Morelenbaum) se bousculent sur son nouvel opus «São Vicente di Longo». Ils viennent certes confirmer le goût prononcé de Cesaria Evora pour les influences transatlantiques, quelles soient cubaines, espagnoles, américaines ou brésiliennes.

Sur scène, Cesaria Evora est également accompagnée par quatorze musiciens. Et tous ses déplacements sont dorénavant annoncés à coups de campagnes d’affichage grandiloquentes.

Reste néanmoins inimitable la voix chaude et profonde de la grande dame du troisième âge. Et sa véritable âme d’artiste plane et planera certainement toujours au-dessus de l’éphémère propre à un monde qui ne connaît et ne reconnaît l’être qu’à la valeur de son profit économique.

Toujours est-il que, par son talent, Cesaria Evora est devenue la plus célèbre ambassadrice de son pays. Quand le premier ministre du Cap-Vert lui a donné son passeport diplomatique , il lui aurait dit: «Je te le donne, parce que tu es plus importante et plus connue que nous tous, c’est toi qui défends le Cap-Vert».

C’est pourquoi Cesaria Evora tient à rappeler: «N’importe quel Cap-Verdien qui vit au loin de son pays a cette nostalgie, cette sodade comme nous l’appelons». La chanson-titre de son nouvel album Sâo Vicente Di Longe a d’ailleurs été écrite par un Cap-Verdien qui vit en Angola et qui l’a composée là-bas.

«Oui, c’est vrai, poursuit Cesaria Evora, beaucoup de chansons cap-verdiennes portent en elles cette notion de souffrance. Nombre d’entre elles ont été composées avant l’indépendance du Cap-Vert (ancienne colonie portugaise jusqu’en 1975). Pour nous Cap-Verdiens, il est important de ne jamais oublier celui qui t’a fait du mal ou du bien.»

Emmanuel Manzi

Concert Cesaria Evora: Salle Métropole, dimanche 20h.

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