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Cessez-le-feu partiel en Birmanie

(Keystone-ATS) La Birmanie a signé jeudi un cessez-le-feu avec plusieurs groupes armés rebelles, même si les combats se poursuivent avec plusieurs des principaux groupes de minorités ethniques. Les autorités sont soucieuses d’afficher un succès avant les législatives du 8 novembre.

Seuls huit des 15 groupes rebelles ont signé, ce qui n’a pas empêché le journal officiel Global New Light of Myanmar de titrer en Une “La paix commence maintenant”, la TV birmane retransmettant la cérémonie organisée en grande pompe à Naypyidaw, la capitale administrative.

Le président Thein Sein, qui s’était fixé comme ambition d’arracher cette signature après 2 ans de négociations en dents de scie, était présent. Mais l’opposante Aung San Suu Kyi, dont le parti est le favori des élections, n’avait pas donné suite à l’invitation.

La diplomatie américaine a salué ce cessez-le-feu controversé comme “le premier pas d’un long processus de construction de la paix en Birmanie”, alors que les combats se poursuivent dans le nord du pays.

Minorités ethniques

Les groupes armés actifs dans les Etats Kachin et Shan manquent notamment à l’appel. Ces rebelles continuent à y affronter les troupes gouvernementales, toujours aux prises avec plusieurs conflits près de septante ans après l’indépendance de la Birmanie vis-à-vis de l’Empire britannique en 1948.

Et les violences qui se poursuivent dans ces régions ont conduit la commission électorale à annoncer cette semaine l’annulation du scrutin dans plusieurs centaines de villages, pour des raisons de sécurité.

La question des droits des minorités ethniques, qui composent au total un tiers de la population, est un enjeu électoral de poids. Et les partis politiques, de l’USDP au pouvoir à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi, courtisent ce réservoir de suffrages pouvant faire basculer le résultat des élections.

Les législatives du 8 novembre sont présentées par le gouvernement de transition, mis en place après l’autodissolution de la junte militaire en 2011, comme le premier scrutin démocratique depuis un quart de siècle en Birmanie.

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