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Cette drogue qui rend fou

Sur le long terme, ces produits provoquent des dommages physiques ou psychiques, dont certains peuvent être irréversibles. Keystone

Alors que Berne vient de démanteler un important trafic de pilules thaïes, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) met en garde contre cette nouvelle drogue qui entraîne une dépendance psychique très forte.

«Touchez pas à la poussière d’ange…» A l’époque, Serge Gainsbourg avertissait les enfants de la chance essentiellement contre l’héroïne. Mais aujourd’hui, sa mise en garde pourrait être beaucoup plus large. Car de nouveaux produits ont fait leur apparition.

L’odeur ne fait pas le produit

Dernière drogue arrivée sur le marché helvétique: les comprimés de méthamphétamine, plus connus sous le nom de pilules thaïes. Comme leur nom l’indique, ces pilules viennent de Thaïlande, où elles sont connues sous le nom de «Yaba» (drogue qui rend fou).

Ces tablettes, plus petites que celles d’ecstasy, sont marquées par les deux lettres «WY» et sentent la vanille. Mais l’odeur ne fait pas le produit.

Le composant de ces pilules est la méthamphétamine, une substance que Hitler donnait déjà à ses soldats. Et qui a également été utilisée dans des médicaments contre la fatigue ou contre l’excès de poids.

En revanche, les pilules thaïes sont apparues en Suisse il y a quelques années. Proches de l’ecstasy, elles ont un effet stimulant. Ce qui explique leur consommation, notamment, durant les raves.

Des crises d’agressivité

«Ces comprimés sont utilisés pour planer et lutter contre la fatigue», confirme Laurent Medioni, chef de la section Contrôle des stupéfiants à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). L’utilisateur ne perçoit alors plus les signaux d’alarme de son organisme, ce qui peut avoir des conséquences graves.

Des personnes au visage ou au corps ensanglantés: ces accidents, relatés dans la presse, sont aussi le résultat de la consommation de méthamphétamine qui peut entraîner des crises d’agressivité impressionnantes, vis-à-vis de soi-même ou des autres.

Sur le plus long terme, ces produits provoquent des dommages physiques ou psychiques, dont certains peuvent être irréversibles. Des pertes de mémoire et des dépressions, notamment.

Autre souci pour l’OFSP: la dépendance. Ces tablettes peuvent être avalées, mais sont le plus souvent inhalées. «Cela permet d’obtenir un effet rapide, explique Laurent Medioni. Mais la dépendance intervient rapidement, et peut être très forte.»

«Un consommateur de pilules ne sait pas exactement ce qu’il achète, explique Laurent Medioni. Il n’a jamais la certitude de ce qu’il consomme.» Du coup, la prévention se fait de manière globale, contre tous les produits en circulation. Et le message est clair: les enfants de la chance ne devraient toucher aucune de ces pilules…

Caroline Zuercher

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