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Changements à la tête de la droite nationaliste

Ex-press

Victoire et retraits: après ses succès électoraux du week-end, l'Union démocratique du centre (droite nationaliste) enregistre la démission de son président Ueli Maurer et de son secrétaire général Gregor Rutz.

Officiellement, la recherche d’un successeur à la tête du parti débutera en janvier. Mais les consultations avec les intéressés commenceront plus tôt. Ueli Maurer compte quitter son poste au printemps.

Désormais, l’UDC représente 29% de l’électorat suisse. Aucun parti n’a fait mieux depuis l’introduction de l’élection du Conseil national (Chambre du peuple) à la proportionnelle en 1919.

Après le succès du week-end dernier, il s’agit de «passer à la planification de la législature à venir», souligne l’UDC dans un communiqué diffusé vendredi. C’est dans un «souci de transparence» qu’Ueli Maurer et Gregor Rutz ont annoncé leur prochaine démission.

Elu au Conseil national en 1991, Ueli Maurer, 57 ans, préside l’UDC suisse depuis 1996. Au moment de son entrée en fonction, le parti disposait d’une force électorale de 14,9%. Sous sa présidence, elle a presque doublé.

En outre, plus de 600 nouvelles sections UDC ont été créées durant ces onze ans.

Dans un fauteuil

Le week-end dernier, Ueli Maurer a été réélu au Conseil national dans un fauteuil, avec 162’673 voix récoltées dans le canton de Zurich, ce qui fait de lui le député le mieux élu du pays entier.

Egalement candidat au Conseil des Etats (Chambre des cantons), il n’a pas atteint la majorité absolue au premier tour. Il se présente donc au second le 25 novembre, avec des chances réelles de passer.

«Quelque soit le résultat de cette élection, je souhaite me réorienter professionnellement», a déclaré vendredi Ueli Maurer. Il quittera également son poste de secrétaire de l’Union des paysans du canton de Zurich afin de travailler dans le secteur de la communication. Il y fondera vraisemblablement sa propre société.

Une femme ?

Ueli Maurer a également indiqué ne pas se faire du souci pour sa succession. «C’est un boulot passionnant, qui intéresse de nombreuses personnes», estime le président sortant, qui n’exclut pas qu’une femme pourrait prendre sa place.

En attendant, selon le député Christoph Mörgeli, qui s’exprimait vendredi à la Radio alémanique DRS, les deux premiers candidats intéressés seraient des hommes, tous deux députés également, soit le St-Gallois Toni Brunner et le Bernois Adrian Amstutz.

Retour au privé

Quant à Gregor Rutz, qui a annoncé son retrait pour le début 2008, en même temps qu’Ueli Maurer, il dirige depuis bientôt sept ans le secrétariat général de l’UDC.

Il va s’engager professionnellement dans l’économie privée, si bien qu’il ne sera pas candidat au poste de chancelier de la Confédération, relève l’UDC.

Au début du mois, c’est le porte-parole de l’UDC, Roman Jäggi, qui avait annoncé avoir donné sa démission au 31 décembre 2007. Il a l’intention de fonder sa propre entreprise de communication.

Blocher «regrette mais comprend»

De son côté, le ministre UDC de Justice et Police Christoph Blocher «regrette» la démission annoncée d’Ueli Maurer. Il juge toutefois la décision «compréhensible», a expliqué vendredi Livio Zanolari, porte-parole de son ministère.

«Ueli Maurer a toujours fait preuve de beaucoup d’engagement et a vu ses efforts couronnés de succès. Un retrait en début de législature dénote par ailleurs le sens des responsabilités», affirme le ministre, pour qui la nouvelle n’en était pas une.

Avant même les élections fédérales en effet, Ueli Maurer avait fait part de sa décision à un petit cercle de personnes, dont Christoph Blocher fait partie.

swissinfo et les agences

En onze ans de présidence d’Ueli Maurer, l’UDC a pratiquement doublé le nombre des ses membres, qui sont aujourd’hui près de 85’000.

Dans sa forme et sous son nom actuel, l’UDC (ou SVP en allemand, pour «Schweizerische Volkspartei», Parti du peuple suisse) a été fondée en 1971. Elle résulte de la fusion du Parti des paysans, artisans et bourgeois et des Partis démocrates des cantons de Glaris et des Grisons.

Au début des années 90, ce parti de tradition agrarienne a pris un essor fulgurant. Ceci à la faveur du vote sur l’entrée dans l’Espace Economique Européen, qu’il a été pratiquement seul à combattre et que le peuple a refusé de justesse.

L’histoire de l’UDC «moderne» est totalement liée au nom de Christoph Blocher. Même si le tribun zurichois n’a jamais présidé le parti national, il en façonné la doctrine et les méthodes, au point d’apparaître aujourd’hui encore comme son leader, malgré son appartenance à un gouvernement censé fonctionner sur le principe de collégialité.

Durant des années, la force électorale de l’UDC a tourné autour des 10%, pour monter à 14,9% en 1995, 22,5% en 1999, 26,7% en 2003 et 29% ce 21 octobre 2007.

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