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Chaplin’s World: une exposition pour les 80 ans du “Dictateur”

Chaplin's World ouvre sa nouvelle exposition pour les 80 ans du film "Le Dictateur". KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Chaplin’s World commémore les 80 ans du film “Le Dictateur” avec une nouvelle exposition temporaire. A voir jusqu’au 29 août, elle dévoile des photos inédites, des scènes coupées au montage et les coulisses de l’un des films les plus emblématiques de l’histoire.

L’exposition présentée au musée Chaplin à Corsier-sur-Vevey (VD) démarre par un synopsis du film en tirages photographiques originaux. La section suivante montre des scènes de tournage, la direction d’acteurs, les trucages et des scènes coupées. Retrouvée début février dans une collection privée suisse, la veste de Hynkel (le dictateur du film) fait aussi partie du parcours de la visite.

“Nous voulons notamment montrer dans quelles conditions le film a été tourné”, explique la directrice du musée Béatrice de Reyniès, interrogée par Keystone-ATS.

L’exposition doit aussi rappeler l’importance de cette oeuvre visionnaire: “Chaplin, qui passait son temps à défendre l’opprimé, réfléchissait déjà dans les années 30 aux conséquences de l’arrivée du nazisme”, poursuit-elle. Au-delà de son ancrage historique, “Le Dictateur” reste “terriblement actuel” en montrant les ravages d’une dictature, remarque la directrice du musée.

A l’époque, Charlie Chaplin a été l’un des rares cinéastes à critiquer Hitler et le nazisme. “Il a dû affronter des menaces de mort et beaucoup de pression, notamment du gouvernement américain, pour faire son film. Il l’a financé lui-même pour montrer qu’il était libre et qu’il ne se laisserait pas faire”, raconte Eugène Chaplin, un des fils du maître du cinéma muet.

La première du film a eu lieu le 15 octobre 1940 à New York. Pour beaucoup d’autres pays impliqués dans la Seconde Guerre mondiale, il a fallu attendre la fin du conflit pour sa sortie.

Discours mythique

“Le Dictateur” raconte l’histoire d’un barbier soumis aux persécutions d’un régime autoritaire dirigé par Adenoïd Hynkel, caricature d’Adolf Hitler. Après plusieurs péripéties, le barbier sera confondu avec le dictateur et en profitera pour prononcer, en clôture du film, un discours de tolérance et de paix.

Sur la base de ce célèbre discours, Chaplin’s World a lancé une opération inédite. Au sein de sa nouvelle exposition, une borne interactive invite les visiteurs à transformer leur image en Charlot.

Tous ces Charlots formeront des lettres qui, à leur tour, formeront le discours final du film. Les internautes du monde entier peuvent aussi participer à cette expérience sur le site letusallunite.world. Il en résultera une fresque humaine géante qui sera dévoilée durant l’été sur les réseaux sociaux et sera affichée sur le mur d’enceinte du musée.

Cette campagne – #Letusallunite (unissons-nous), une phrase du discours – est menée conjointement avec Amnesty International et la Non-Violence Project Foundation. “De tels discours humanistes ont été très rares au cours des dernières années”, remarque Eugène Chaplin.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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