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Doris Leuthard discute réchauffement climatique à Pékin

Doris Leuthard s'entretient avec Xuejun Zhou, vice-ministre chinois de l'économie hydraulique. swissinfo.ch

La conseillère fédérale (ministre) Doris Leuthard s'est rendue cette semaine trois jours en Chine pour une visite de travail. Le climat et l'innovation ont été au centre des discussions avec le vice-président chinois Li Yuanchao et plusieurs ministres.

A Pékin, la cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a salué la bonne collaboration entre les deux pays. «Nous avons élargi notre coopération et commencer une nouvelle phase de concrétisation», a-t-elle dit jeudi lors d’une conférence de presse.

Doris Leuthard faisait référence au «partenariat stratégique innovateur» signé en avril dernier par son collègue Johann Schneider-Amman, mais dont le contenu était resté vague. Lors de ses différentes rencontres depuis mercredi, l’accent a été mis sur les relations économiques. Dans ce cadre-là, il s’agit d’impliquer les entreprises privées des deux pays dans les secteurs du climat, de l’environnement, de la gestion de l’eau et de l’innovation.

Doris Leuthard a prononcé un discours à l’ambassade de Suisse à Pékin. swissinfo.ch

La conseillère fédérale s’est entretenue avec le ministre de la construction et celui des ressources hydrauliques ainsi qu’avec l’Administration nationale de l’énergie. La cheffe du DETEC a également participé à une réunion de haut niveau sur les problèmes d’approvisionnement en eau avec des experts chinois et suisses.

COP21: rôle de la Chine salué

Lors de son tête-à-tête avec le vice-président chinois Li Yuanchao, Doris Leuthard a notamment parlé du réchauffement climatique et des accords de Paris à la suite de la COP21. La Chine est le plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, mais Pékin a décidé d’agir, a souligné la ministre devant les journalistes.

Elle a rappelé et salué le rôle important joué par la Chine lors de la grande réunion à Paris. Après son entretien avec Li Yuanchao, la conseillère fédérale a clairement réalisé que Pékin prenait très au sérieux la mise en oeuvre de l’accord climatique mondial obtenu en décembre dernier.

Droits de l’homme: pas de temps

Un dernier thème figurant au programme de la visite de Doris Leuthard n’a finalement pas pu être abordé: la communication. Les officiels chinois ont évoqué une contrainte de temps pour justifier l’impossibilité de rencontrer le ministre chinois de la communication. «Mais c’est assurément un thème que nous devons reprendre», a affirmé la ministre.

La Chine figure au 176e rang sur 180 du classement sur la liberté de la presse de l’ONG «Reporters sans frontières». En plus de la censure stricte des médias et d’internet, le gouvernement chinois n’a cessé de réduire les libertés fondamentales des citoyens ces derniers temps. De nombreux avocats des droits de l’homme finissent en prison sans procès.

Selon l’ambassadeur suisse Jean-Jacques de Dardel, les questions liées aux droits de l’homme ont été abordées en mai dernier, mais dans le cadre du dialogue sur les droits de l’homme. «Mieux vaut ne pas discuter de ces thèmes-là à la table des négociations», a dit Doris Leuthard. «Il est préférable d’avoir ces conversations en toute confiance». La critique doit toutefois rester possible, selon elle.

Doris Leuthard a été reçue mercredi soir à l’ambassade de Suisse à Pékin pour un apéro de bienvenue. swissinfo.ch s’est entretenu brièvement avec la ministre helvétique.

swissinfo.ch: Madame la conseillère fédérale, à combien de reprises êtes-vous déjà venue en Chine?

Doris Leuthard: Certainement 7 ou 8 fois.

swissinfo.ch: Et comment la Chine a-t-elle changé durant cette période?

D.L.: Tout change très vite ici, on note chaque année des changements. La qualité de l’air est par exemple meilleure aujourd’hui.

swissinfo.ch: La Suisse dispose d’une grande expérience dans le domaine des énergies renouvelables, notamment en matière d’énergie hydraulique. La Chine peut certainement tirer profit du savoir-faire suisse. Y a-t-il à l’inverse des expériences ou des choses que la Suisse peut apprendre de la Chine?

D.L.: Chez nous en Suisse, tout va un peu plus lentement, les processus de décision prennent du temps. Cela me dérange parfois dans mon travail. En Chine, c’est totalement différent. Mais les Chinois font également des plans à long terme, je trouve cela très bien. 

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