Des perspectives suisses en 10 langues

La pression s’accentue sur Postfinance

Postfinance
Postfinance, principalement en mains de la Confédération, devrait être tenue d’accepter les clients suisses établis à l’étranger. Keystone

Le dossier qui agace le plus les Suisses de l’étranger a fait un pas en avant. S’ils souhaitent avoir un compte dans une banque helvétique, ces derniers doivent s’acquitter de frais particulièrement élevés. Jusqu’à présent toutes leurs tentatives d’obtenir des conditions plus favorables avaient échoué mais une motion adressée au Conseil fédérale pourrait ouvrir une brèche.  

La motion «Postfinance aussi pour les Suisses de l’étranger»Lien externe est brève mais claire: «Le Conseil fédéral est chargé de modifier l’ordonnance sur la poste, en particulier son article 43, de telle manière à ce que les Suisses de l’étranger aient accès aux services de Postfinance, y compris l’offre de carte de crédit, à des conditions similaires que celles pratiquées en Suisse.»

Soutien de politiciens de tous les partis

L’auteur du texte, la commission de politique extérieure du Conseil national (Chambre basse du parlement), réunit des représentants de tous les partis politiques suisses. Depuis 2008, les Suisses de l’étranger ont de grandes difficultés à maintenir leurs relations bancaires dans leur pays. Souvent, les banques helvétiques refusent de les accepter comme clients, et lorsqu’elles le font c’est avec des frais de compte significativement plus élevés que pour les personnes qui habitent en Suisse.

Sur proposition du député du Parti libéral-radical (PLR, centre droit) Laurent Wehrli, la commission de politique extérieur du Conseil national a déposé une motion, qui demande au Conseil fédéral de garantir l’accès aux services de Postfinance aux mêmes conditions que celles pratiquées en Suisse. «Postfinance, dont l’actionnaire principal est la Poste suisse – détenue par la Confédération – a une responsabilité particulière vis-à-vis des citoyens suisses», écrit l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) dans un communiqué de presse.

Cette motion intervient alors que le 4 mai dernier, le Conseil national avait refusé à trois voix près une motion du député Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) Roland Rino Büchel qui demandait également que tous les Suisses de l’étranger puissent ouvrir un compte auprès d’une banque d’importance systémique. Le rejet de cette motion avait soulevé une vague d’indignation de la part des Suisses expatriés.

Pression sur le Conseil des Etats

Le conseiller aux Etats et vice-président de l’OSE Filippo Lombardi a déposé le 16 juin 2017 une motion sur les banques «too big to fail» cosignée par 35 conseillers aux Etats. Il demande au Conseil fédéral de garantir que tous les Suisses de l’étranger puissent ouvrir un compte dans une banque d’importance systémique.

Nombreuses tentatives avortées

Depuis 9 ans, la question bancaire est au cœur des discussions du Conseil des Suisses de l’étranger (CSE). «Ni les demandes répétées aux départements fédéraux compétents, ni les contacts pris avec les banques suisses, l’Association suisse des banquiers ou l’Ombudsman des banques n’a permis de trouver de solution à l’amiable», affirme l’OSE, qui estime que la résolution du problème doit ainsi passer par une modification législative.

(Traduction de l’allemand: Katy Romy)

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision